Le patron d’AXA vole au secours d’Emmanuel Macron
Le patron d’AXA vole au secours d’Emmanuel Macron
LE MONDE ECONOMIE
Pour l’Allemand Thomas Buberl, directeur général du numéro deux mondial de l’assurance, « Emmanuel Macron a fait beaucoup plus en dix-huit mois que d’autres en dix-huit ans ».
Thomas Buberl, directeur général d’Axa, à Paris, le 26 novembre 2018 / ERIC PIERMONT / AFP
Ils ne sont pas si nombreux en ces temps agités à sortir du bois pour prendre la défense d’Emmanuel Macron. Les patrons qui, il y a six mois encore, témoignaient volontiers de leur enthousiasme à l’égard du chef de l’Etat ont tourné casaque ou ne se bousculent plus pour soutenir ouvertement celui qui, sous leurs applaudissements, réforma le code du travail par ordonnances.
L’Allemand Thomas Buberl, qui depuis plus de deux ans dirige le groupe français Axa, numéro deux mondial de l’assurance, a lui choisi de voler au secours du président chahuté et affaibli par le mouvement des « gilets jaunes ».
« Emmanuel Macron avait un programme très clair de stabilité des impôts et il a été loyal, il l’a très bien mis en place. Il a fait beaucoup plus en dix-huit mois que d’autres en dix-huit ans, il faut le reconnaître », a déclaré jeudi 10 janvier le directeur général d’Axa, devant l’Association nationale des journalistes de l’assurance.
« Il faut que les entreprises fassent davantage »
M. Buberl faisait partie des grands patrons et des représentants de fédérations nationales invités le 12 décembre à l’Elysée pour une « réunion de mobilisation des entreprises ». M. Macron venait d’annoncer ses mesures d’urgence pour tenter d’éteindre la colère des « gilets jaunes » et attendait des champions tricolores qu’ils prennent leur part. « Il y a eu plusieurs rencontres. Il faut que les entreprises fassent davantage », a expliqué, jeudi, le patron d’Axa, en précisant que le versement d’une prime exceptionnelle faisait partie des négociations salariales actuellement en cours.
Ce patron allemand, qui maîtrise parfaitement la langue française, a d’emblée été conquis par le chef de l’Etat. « Citez-moi un autre pays en Europe avec un jeune président, qui a un mandat clair, une majorité forte et, donc, tous les moyens pour agir, il n’y en a pas », assurait-il dans un entretien au Monde du 15 novembre 2017. Il maintient aujourd’hui son soutien, dans un climat fortement dégradé.
À rebours, la cote de popularité de M. Macron a chuté auprès des chefs d’entreprise. Selon un sondage OpinionWay pour CCI France, La Tribune et Europe 1, publié en décembre 2018, seuls 27 % d’entre eux se déclarent satisfaits de l’action menée par le chef de l’Etat, contre 36 % en septembre et 54 % en juillet.