Décision attendue sur la sortie en salles de « Grâce à Dieu » mercredi
Décision attendue sur la sortie en salles de « Grâce à Dieu » mercredi
François Ozon, qui a été assigné en référé par l’un des avocats du père Preynat, suspecté d’avoir abusé d’enfants, saura lundi si son long-métrage sur la pédophilie au sein de l’Eglise pourra paraître en salles.
François Ozon lors d’une conférence de presse à la Berlinale, où le réalisateur a été récompensé pour « Grâce à dieu », le 16 février 2019. / ODD ANDERSEN / AFP
Le film Grâce à Dieu sortira-t-il dans les salles de cinéma mercredi 20 février ? Le long-métrage de François Ozon sur un scandale de pédophilie qui a touché le diocèse de Lyon doit être fixé sur son sort lundi 18 février.
M. Ozon a été assigné en référé par l’un des avocats du père Preynat, le prêtre suspecté d’avoir abusé de dizaines de jeunes scouts dans les années 1980 et 1990, pour obtenir un report de la sortie de son film en France. La raison : le père Preynat n’a pas encore été jugé pour les faits qui lui sont reprochés et qui sont présentés comme avérés dans le film. L’audience s’est tenue vendredi, et le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris fera connaître sa décision lundi.
Par ailleurs, une ex-membre du diocèse de Lyon, Régine Maire, représentée sous son nom dans le film, a aussi assigné François Ozon pour qu’il retire son nom du film. L’audience aura lieu lundi matin au tribunal de grande instance de Lyon.
« Il n’y a aucun scoop dans ce film »
Grâce à Dieu a obtenu samedi soir le Grand Prix du Jury du festival de cinéma de Berlin. « Je ne sais pas si le film va pouvoir être projeté en France. Nous faisons face à de grosses résistances », a déclaré François Ozon samedi soir lors d’une conférence de presse dans la capitale allemande. Le réalisateur a expliqué que le film risquait d’être suspendu de projection jusqu’à la tenue du procès du père Preynat, fin 2019 ou en 2020. Dans ce cas, « ce serait une sorte de censure », a-t-il lancé.
Les attaques contre le film font partie d’une « stratégie de la défense des parties mises en cause », qui veulent faire valoir que le film, « s’il sortait aujourd’hui, porterait atteinte à leur présomption d’innocence », a commenté François Ozon dans une interview au Monde. Le réalisateur affirme que, lors du tournage, en mars 2018, « nous pensions que les procès auraient lieu plus rapidement, que le verdict tomberait en janvier 2019, et que nous sortirions le film dans la foulée ». Ce qui n’a pas été le cas.
Mais pour M. Ozon, « cela n’enlève rien au fait que le film s’est construit sur des documents qui existent ». « Il n’y a aucun scoop dans ce film, argumente-t-il. Il n’invente ni ne dit rien qui n’ait déjà été porté à la connaissance du public par la presse, les livres ou les documentaires consacrés déjà à cette affaire. »