CAN 2019 : pour le Sénégal, c’est « la coupe et rien d’autre »
CAN 2019 : pour le Sénégal, c’est « la coupe et rien d’autre »
Par Victoire Achard (Dakar, correspondance)
L’effervescence s’est installée dans les rues de Dakar en ce jour de finale de la Coupe d’Afrique des nations, où les Lions de la Teranga vont affronter l’Algérie au Caire.
Excitation, fièvre et fébrilité. L’atmosphère qui règne sur Dakar, la capitale du Sénégal, ce vendredi 19 juillet, à quelques heures de la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Egypte, n’a rien d’habituel.
C’est « Le jour le plus Lion » titre L’Observateur, jouant avec les mots pour raconter la longue attente avant le coup de sifflet du grand match. Si le soutien des supporteurs restait timide en début de compétition, les Lions de la Teranga ont soulevé l’engouement populaire au fil de leurs successives qualifications.
En cette matinée de « jour de finale », les drapeaux nationaux flottent au vent ou recouvrent les troncs des arbres. Les rues de Dakar ont revêtu les couleurs nationales et, depuis jeudi, des cortèges de voitures parcourent la ville en klaxonnant.
« Il y avait longtemps, très longtemps, que ce pays n’avait pas connu (…) cette électrisation qui a coloré en vert-jaune-rouge ses villes et ses villages, cette folle appétence pour une gloire footballistique qui se refuse à ses quartiers », observe le dossier spécial du quotidien, qui fait référence à 2002, l’année où le Sénégal avait perdu en finale de la CAN contre le Cameroun. Ce soir, ce sera donc, « le match d’une vie, le rêve d’un peuple ». Ni plus, ni moins.
« Entrer dans l’Histoire »
C’est qu’il est temps pour le Sénégal d’« entrer dans l’Histoire » titre en grosses lettres noires Le Soleil. Pour le quotidien, « cette génération de footballeurs a écrit sa propre histoire en devenant la deuxième après celle de 2002 (…) à jouer une finale continentale aujourd’hui », rappelle le journal dans ses pages intérieures. « Le Sénégal a toujours eu de grands joueurs » dont les rêves ont souvent été brisés. Aussi, est-il « temps de mettre fin à cet anachronisme, cette contradiction, cette incohérence, ce paradoxe », insiste le journaliste, se faisant, avec sa plume le porte-parole de la détermination de tous les Sénégalais à être témoins du triomphe de leurs héros.
Dakar s’est parée des couleurs du Sénégal pour la finale de la Coupe d’Afrique des nations où les Lions de la Teranga affronteront les Fennecs de l’Algérie, au Caire, en Egypte, le 19 juillet 2019. / Victoire Achard
Les Sénégalais interrogés dans le quotidien sportif Record croient tous fermement en la victoire de leur pays. « L’Algérie a une très bonne équipe (…) qui montre à chaque fois que [son] objectif est de remporter la finale. (…) Mais je reste convaincue que nous avons la meilleure équipe d’Afrique et que la coupe sera la nôtre », réagit une étudiante, confiante « dans le bon mental et le jeu » des Lions.
Certes, l’Algérie a vaincu le Sénégal en match de poule, « cela nous a fait un peu peur, [mais] elle a fait plus de bien que de mal à l’équipe », affirme un autre, sûr que l’équipe apprend toujours de ses erreurs. Pour ce soir, un dernier donne conseil : « Restez concentrés, appliqués et bien organisés ! » Cette année doit être la bonne. « Coupe rek », titre Le Quotidien. Deux mots qui résument bien la mentalité des Sénégalais aujourd’hui, comprendre « la coupe et rien d’autre ». Même sans Kalidou Koulibally, le défenseur retenu sur le banc de touche avec ses deux cartons jaunes.