En Italie, le randonneur français Simon Gautier est mort d’une hémorragie juste après sa chute
En Italie, le randonneur français Simon Gautier est mort d’une hémorragie juste après sa chute
Le Monde.fr avec AFP
Simon Gautier – dont le corps a été retrouvé le 18 août –, a subi des fractures ouvertes aux deux jambes avec déplacement des membres et de graves coupures, selon le résultat de l’autopsie.
Le corps de Simon Gautier avait été récupéré le 19 août par les secouristes italiens. / HANDOUT / AFP
Les raisons de la mort en Italie du randonneur français Simon Gautier – dont le corps avait été retrouvé après dix jours de recherche –, sont désormais connues. Selon les résultats de l’autopsie réalisée à l’hôpital de Sapri, et rendus publics mercredi 21 août, le jeune homme de 27 ans est mort à la suite d’un choc hémorragique dû à la section d’une artère fémorale.
Dans sa chute, il a subi des fractures ouvertes aux deux jambes avec déplacement des membres et de graves coupures, selon le résultat de l’autopsie. Le randonneur était parvenu à appeler un numéro d’urgence et avait pu donner quelques indications à une opératrice, mais les services de secours n’avaient pas réussi à le localiser ensuite. Selon l’autopsie, il serait mort quelques minutes seulement après avoir appelé les secours, vers 9 heures du matin.
Enquête ouverte pour « homicide involontaire »
La justice a ouvert une enquête pour « homicide involontaire », pour déterminer s’il y a eu des retards dans les secours apportés au touriste français. Le parquet de Vallo della Lucania veut vérifier si les opérations de recherche ont démarré avec retard, ce que soutiennent la famille et les proches de Simon Gautier.
Le jeune homme était parti jeudi 8 août dans l’après-midi de la gare de Policastro Bussentino et comptait remonter en solitaire cette côte qui alterne plages et falaises, jusqu’à Naples, 200 km plus au nord. Il aurait passé la nuit sur une plage avant de repartir le vendredi matin à flanc de falaise, dans la zone sauvage des « Infreschi », où de nombreuses plages ne sont accessibles que par bateau.
Peu avant 9 heures, à 200 ou 300 mètres au-dessus de la mer, il s’écarte du chemin balisé et tombe dans un ravin, glissant sur plusieurs mètres. Simon Gautier avait alors réussi à sortir son téléphone portable pour appeler une amie, qui n’a pas répondu, puis il a joint les secours. « Au début, il y avait un petit chemin, puis je l’ai perdu et je suis tombé », explique l’étudiant en histoire de l’art à l’opératrice, qui le rappelle ensuite, sans succès.
Les autorités italiennes critiquées
Les proches de Simon Gautier accusent depuis plusieurs jours les secours d’avoir mis du temps à se mobiliser. Le premier hélicoptère a décollé le lendemain de son SOS, dans l’après-midi, et les équipes à terre sont restées trop peu nombreuses pendant plusieurs jours, selon eux. Du côté des carabiniers, on assure que les équipes « ont tout donné pour le retrouver ». Depuis le drame se pose désormais la question en Italie de l’incapacité des autorités à repérer la position de Simon Gautier pendant plus d’une semaine.
Les secours italiens ne disposent pas d’un système permettant la géolocalisation automatique des appels qui leur sont destinés. Cette technologie, la localisation mobile avancée ou AML, l’acronyme anglais généralement utilisé, a pourtant déjà été adoptée dans treize pays de l’Union européenne, Royaume-Uni compris. Ce dispositif qui peut être porté par les systèmes d’exploitation iOS et Android permet l’envoi immédiat aux secours de toutes les informations de localisation disponibles au moment où une personne fait appel à eux, et ce sans action préalable de sa part. Les smartphones commercialisés actuellement sont donc prêts, mais les secours italiens n’utilisent pas l’AML.