Le journaliste Michel Field, en septembre 2014. | LIONEL BONAVENTURE / AFP

« Je n’ai pas l’intention de démissionner », martèle dans un entretien au quotidien Le Parisien du samedi 16 avril le directeur de l’information à France Télévisions, Michel Field. Ce dernier est visé par une motion de défiance rédigée par les journalistes. « Un singulier rappel à l’ordre », dont il affirme devoir « écouter ce que cela veut dire » puis « y répondre ».

L’homme qui affirme entendre « le malaise et les critiques » précise s’être entretenu longuement avec les chefs des éditions de France 2, France 3 et France TV Info. Pour lui, « il s’agit de tisser un lien qu’[il n’a] pas su tisser à [s]on arrivée ». « J’hérite d’une immensité de dossiers simultanés », justifie-t-il.

Michel Field, nommé en décembre, reconnaît qu’il « a eu tort d’adopter une attitude désinvolte sur le plateau de Canal + dimanche ». Il y avait notamment commenté le mouvement de grève du jeudi précédent en lançant :  « Comme disait Jacques Chirac, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. » « Je suis directeur de l’information du service public, ma parole a un poids », a reconnu l’homme de 61 ans.

Motion soumise au vote mardi

Il assure d’autre part que « l’indépendance est le trésor du service public », qu’il est là « pour la défendre de toutes les pressions des pouvoirs politiques et économiques ». Et Michel Field de réaffirmer « solennellement » que pas une seule des questions posées jeudi soir au président François Hollande lors de l’émission « Dialogues Citoyens » n’avait été soumise à l’approbation de l’Elysée.

Il annonce en outre « renoncer » au projet de confier à un producteur extérieur l’une des émissions politiques de la rentrée : « J’ai entendu les demandes de la rédaction de maîtriser pleinement les émissions politiques et j’y souscris. »

Les journalistes de France Télévisions, réunis jeudi en assemblée générale, ont rédigé une motion de défiance contre Michel Field, avec qui les rapports se sont fortement dégradés ces derniers jours. Cette motion qui sera soumise au vote mardi, demandera aux rédactions : « Faites-vous confiance à Michel Field pour diriger l’information de France Télévisions ? »