La presse espagnole fête Madrid, « capitale » de la Ligue des champions
La presse espagnole fête Madrid, « capitale » de la Ligue des champions
Pour la deuxième fois de l’histoire de la Ligue des champions, deux clubs d’une même ville se retrouvent en finale. Comme en 2014, il s’agit du Real et de l’Atlético Madrid.
« Viva Madrid ! » L’exclamation, en « une » du journal sportif As, figure au-dessus d’une photo des joueurs du Real Madrid saluant leur public du stade Santiago Bernabeu après leur qualification, face à Manchester City (1-0), pour la finale de la Ligue des champions. Une autre phrase résume la joie de la capitale espagnole, qui monopolise pour la deuxième fois la plus prestigieuse Coupe d’Europe, après 2014 : « La Ligue des champions vit à Madrid. » « Que locura ! » (« Quelle folie ! »), titre en « une » Marca, l’autre quotidien madridiste.
Mais si la presse célèbre le fait de retrouver à nouveau deux clubs madrilènes à ce stade de la compétition, la joie des retrouvailles entre le Real et l’Atlético n’empêche pas les journalistes de rester plutôt mesurés sur la performance des Merengue. Car de folie il n’y eut pas vraiment sur la pelouse de Bernabeu pendant toute la rencontre.
Alfredo Relaño, directeur d’As, concède que « ce ne fut pas le meilleur match du Real Madrid sur son terrain cette saison, mais ce fut bien l’issue la plus heureuse et la plus célébrée ». Les observateurs se rejoignent sur ce point : le Real Madrid ne fut pas étincelant, et aurait dû conclure l’affaire plus tôt, pour s’éviter quelques frayeurs en fin de match face à un Manchester City pourtant peu inspiré. Même s’ils soulignent la supériorité d’un Real supérieur à un City « inoffensif », les éditorialistes estiment que les Madrilènes auraient pu faire mieux, à l’image d’Elias Israel, dans As : « Tant à Manchester qu’au stade Bernabeu, le Real aurait mérité et aurait dû sanctionner [son adversaire] bien avant. »
« Milan et l’Atlético exigeront autre chose »
Josep Maria Artells, directeur adjoint du Mundo deportivo, journal sportif catalan, estime que « le spectacle d’hier soir n’avait rien à voir avec le spectacle incroyable qu’offrirent le Bayern et l’Atlético » lors de l’autre demi-finale. Il en tire des conclusions logiques : l’Atlético, qui a montré « plus d’ambition et une attitude plus forte » lors de son parcours en Ligue des champions, éliminant des poids lourds comme le Bayern Munich ou le Barça, part légèrement favori d’un duel qui s’annonce tout de même « incertain ». Car le Real, soulignent les suiveurs du club, ne réussit jamais aussi bien qu’en Ligue des champions, où il disputera sa quatorzième finale. Luis Nieto prévient toutefois dans As : « Milan et l’Atlético exigeront autre chose. »
En l’absence de Karim Benzema et avec un Cristiano Ronaldo qui revenait de blessure, la presse loue le rôle joué par le Gallois Gareth Bale, à l’origine du but contre les Anglais. Marca éclaire surtout ses lecteurs sur les « cinq clés » qui expliquent « la résurrection du Real Madrid », alors que le club semblait en pleine crise en début d’année, lors du renvoi de son entraîneur Rafael Benitez. Le Gallois figure parmi les explications, comme l’arrivée sur le banc de Zinédine Zidane, qui a su recréer une « union » au sein de son équipe lors d’une « saison agitée ».
« En route vers un carton plein espagnol »
A un peu plus de trois semaines de la finale à Milan, le 28 mai, la presse espagnole se pose déjà les questions pratiques qui vont occuper les supporteurs madrilènes, de l’Atético ou du Real, ces prochains jours. « La recherche pour obtenir des billets à Milan commence », explique Marca. As a calculé que « le prix des vols à destination de la ville italienne comme ceux du logement ont explosé : celui des vols a été multiplié par dix-sept et celui des hôtels connaît une hausse de mille pour cent. » Le quotidien a sorti la calculette et juge qu’un voyage avec deux nuits d’hôtel dans un établissement une étoile proche de San Siro coûte « 1 014 euros ».
Vendredi, les journalistes espagnols devraient pouvoir ressortir les titres à la gloire de leur football national. Le FC Séville, opposé aux Ukrainiens du Chakhtar Donetsk, et Villarreal, qui affronte Liverpool, ont l’occasion d’offrir une finale de Ligue Europa elle aussi cent pour cent espagnole. L’exploit serait inédit. Jeudi matin, As titrait : « Sevilla y Villarreal, a por el pleno español » ; traduction : « Séville et Villarreal en route vers un carton plein espagnol ».