Le « manspreading », une arme de séduction ?
Le « manspreading », une arme de séduction ?
Par Marie Godfrain
[Pour ou contre] Calamité pour les uns, « l’étalement masculin », à savoir la propension des hommes à écarter les jambes lorsqu’ils s’assoient, serait lié à un besoin physiologique.
Dans le métro à Londres. | LAN FROM LONDON 714
Contre
Analysons le terme du débat. Manspreading (littéralement, « l’étalement masculin ») : un mot apparu en 2014 pour désigner la propension – pas si nouvelle – des hommes à écarter les jambes en toutes circonstances. Héritage lointain de la lutte pour l’élargissement du territoire ? Au XXIe siècle, en tout cas, le manspreading a rejoint les conversations téléphoniques et les « frotteurs » au rang des pires calamités des transports en commun. Des blogueurs se déchaînent contre cette attitude jugée machiste, certains proposent des photomontages dans lesquels ils placent un objet ou un animal entre les jambes du fautif. Cette posture véhicule une image très animale, on ne peut plus directe, une volonté d’afficher sa virilité qui ne laisse aucune place à l’élégance, pas plus qu’à son voisin ou à sa voisine.
Pour
Certains hommes assurent que cette posture est avant tout liée à un besoin physiologique de laisser respirer une partie de leur anatomie souvent comprimée et de favoriser ainsi une meilleure ventilation des gonades, ce qui, on le sait, améliore la production de spermatozoïdes. Cette donnée serait-elle inscrite dans l’inconscient collectif ? C’est ce que tend à démontrer une récente étude menée par l’université Berkeley, en Californie. Ses chercheurs ont utilisé les applications de sites de rencontres pour mesurer le succès rencontré par la même personne avec deux photos différentes, l’une avec les jambes fermées, l’autre ouvertes. Conclusion : hommes et femmes sont plus sensibles aux profils qui laissent s’exprimer leur morphologie. De là à conclure que les femmes seraient plus attirées par les hommes adeptes du manspreading, il n’y a qu’un pas… que franchissent les chercheurs de Berkeley.