Le pas de deux de Nicolas Le Richeet Clairemarie Osta
Le pas de deux de Nicolas Le Richeet Clairemarie Osta
Au centre d’art Elephant Paname, à Paris, l’exposition « Étoiles » plonge au cœur de la vie du couple de danseurs de l’Opéra.
L'exposition "Etoiles" au centre d'art Elephant Paname, à Paris. | JULIETTE RICHARD
Entre le tutu rouge d’Esmeralda et le pourpoint de Siegfried (Le Lac des cygnes), des costumes trônent sur la scène montée pour l’occasion, entourés de photographies grand format de Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta. Sur l’écran, au centre, se joue un extrait de répétition de la Bayadère. A deux pas chassés du palais Garnier, à Paris, le centre dédié à l’art Elephant Paname présente jusqu’au 29 mai une exposition sur les deux danseurs, partenaires dans la vie et sur scène. Sobrement intitulée « Etoiles », elle retrace leur vie sur les planches de l’Opéra et au-delà.
Fanny Fiat, danseuse de l’Opéra de Paris et commissaire de l’exposition, n’a pas choisi les deux artistes au hasard. « J’avais envie de montrer un côté plus actuel de la danse, à travers un couple avec lequel j’ai un lien affectif particulier », explique-t-elle. Parrainée par son « petit père » Nicolas Le Riche, elle avait aussi bénéficié des conseils de Clairemarie Osta lors de sa carrière.
« Etoiles » invite à entrer dans les coulisses de leurs parcours respectifs. Sur la musique du ballet Don Quichotte, on tourne les pages d’un immense album photo où se mêlent premiers pas, concours, nominations. Tels des trésors inestimables, des accessoires sont exposés dans des vitrines. Ici, la coiffe d’Odette du Lac des cygnes, là, une toute petite paire de chaussons. « Ils ont été très coopératifs, souligne Fanny Fiat. Ils se sont beaucoup investis, nous ont ouverts leurs malles et nous ont laissés fouiller à l’intérieur. »
Sueur, travail et ratés aussi
Affiches de spectacles, mots d’encouragements et costumes prêts à être enfilés font ressusciter leurs carrières remarquables au sein de l’Opéra. On retrouve les artistes aux côtés de Roland Petit, en pleine création du ballet Clavigo en 1999. Chacun a reconstitué sa loge d’artiste, avec ses effets personnels, emmenant le spectateur dans son univers. Pour Clairemarie Osta, c’est L’histoire de Manon, ballet avec lequel elle a fait ses adieux en 2012 ; pour Nicolas Le Riche, c’est Le Jeune homme et la mort, dont il a été l’interprète emblématique.
Au delà des prouesses sur scène, « Etoiles » montre aussi la sueur, le travail et les ratés. Au milieu d’une répétition de concours, filmée par Nicolas Le Riche, Clairemarie Osta pique, tourne et chute, avant de recommencer. Une plongée dans le quotidien du couple, comme pour le rendre plus accessible. « C’est un couple simple et je voulais que l’exposition leur ressemble », précise Fanny Fiat.
Pour la commissaire, Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta racontent une « histoire actuelle de la danse classique ». Ils n’ont pas cessé de le faire depuis leur départ de l’Opéra de Paris, respectivement en 2014 et 2012. Dans un jeu de perspective, une installation contemporaine rassemble leurs différentes sources d’inspiration, qui réunissent Matthieu Chedid, Jane Eyre, Michael Jackson, le Petit Prince ou encore William Forsythe. D’immenses panneaux illustrent leur travail au LAAC, l’Atelier d’Art Chorégraphique, où ils transmettent leur passion pour la danse. Un casque de réalité virtuelle permet d’assister à un de leurs cours, avec un exercice de grands battements sur la Marche impériale de Star Wars. En mars, ils ont présenté leur nouveau spectacle, Para-ll-èles, au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris. Les deux étoiles, après avoir brillé sur les planches de l’Opéra, continuent leur pas de deux sur d’autres scènes.
Hélène Capdeviole