Assemblée générale à l'université Paris-VIII, à Saint-Denis. | Séverin Graveleau/Le Monde Campus

Les élections étudiantes à l’université Paris-VIII ont été annulées par la commission de contrôle des opérations électorales, saisie par une candidate. « De nouvelles élections doivent donc être organisées dans les meilleurs délais », réagit la présidente de l’université, Danièle Tartakowsky, qui indique avoir rendu publique cette décision, datée du 4 mai, dès qu’elle en a eu connaissance, mardi 10 mai après-midi.

L’instance de recours, qui dépend du rectorat de Créteil, avait été saisie par Sarah Nasr, candidate indépendante sur la liste Fabrique ton P8, non affiliée à un syndicat. L’étudiante en sciences politiques déplore la diffusion du document citant son nom, qui semble la désigner comme la seule responsable de l’annulation du scrutin. Elle se dit néammoins « satisfaite » de la décision : « C’est encourageant pour la démocratie de voir que les choses peuvent bouger : la justice nous a donné raison sur les irrégularités et les zones d’ombres de ce vote. »

Ces élection s’étaient en effet tenues mi-avril dans un climat tendu : sur trois jours de scutin, l’accès au bureau de vote avait été bloqué le 12 avril entre 12 h 45 et 15 h 45 et le 14 avril entre 9 h 45 et 13 h 20. Pour compenser ces interruptions, la présidente de l’université avait décidé, par arrêté, de prolonger de deux heures l’ouverture du scrutin, jeudi 14 avril. Mais cette mesure n’était « pas susceptible de régulariser ce trouble » lié aux blocages « dès lors que les mesures de publicité » de la prolongation des opérations électorales « ont été limitées », selon la décision de la commission.

La méthode dite « du plus fort reste »

Selon les résultats du scrutin, la liste UNEF était arrivée largement en tête, obtenant quatre sièges au conseil d’administration ainsi qu’au conseil formation et vie universitaire. La liste Fabrique ton P8, qui avait terminée deuxième, avait obtenu un siège dans chacun des deux conseils, tout comme la liste Sud Solidaires, en troisième position.

Or, la commission de contrôle des opérations électorales rélève que l’attribution du dernier siège du conseil d’administration à la liste Sud Solidaires est due à seulement un écart de deux voix à la proportionnelle par la méthode dite « du plus fort reste ». De même, un écart de sept voix avaient permis à Sud Solidaires de glaner un siège au conseil formation et vie universitaire.

Selon l’instance de recours : « Les irrégularités ayant entaché les opérations électorales sont de nature à avoir influencé les résultats, lesquels doivent être annulés », cependant, elle juge irrecevable la contestation des résultats du scrutin visant à élire la troisième instance centrale : la commission recherche.

Le mandat de Mme Tartakowsky s’achève le 8 juillet. Compte-tenu de l’avancement de l’année universitaire et des délais pour organiser de nouvelles élections, celles-ci risquent de n’être organisées qu’à la rentrée. La présidence risquerait alors d’être vacante durant l’été.