Quatre émissions et documentaires à savourer en replay
Quatre émissions et documentaires à savourer en replay
Du plus sérieux au plus léger, La Matinale vous propose chaque samedi sa sélection des meilleurs programmes.
Allez, on trinque !
Manu Payet - Les Recettes Pompettes
Durée : 26:39
Un verre, ça va. Cinq verres, ça tient encore un peu. Quinze verres, bonjour les dégâts. Quand il arrive sur le plateau, l’invité sait qu’il va se jeter – avec un sourire béat – dans la gueule du loup… à l’haleine de vodka. Dans « Recettes pompettes », l’alcool est en effet servi à volonté. Après Stéphane Bern et Antoine de Caunes, c’est au tour du comédien Manu Payet de participer à cette émission culinaire d’un nouveau genre, uniquement diffusée sur YouTube. En effet, le concept – adaptation d’un format québécois – est de préparer un plat tout en s’envoyant des… shots de vodka.
Dans ce troisième épisode, l’humoriste, accompagné de l’animateur, Monsieur Poulpe, doit réaliser un rougail saucisse, un plat originaire de La Réunion, son île natale. Après quelques canons bien corsés, les deux garçons vont vite perdre pied et partir dans des délires drôlissimes et absurdes. Notamment jouer à « battle shot », une variante de la bataille navale : à chaque navire touché, on boit.
Sur la Toile, ce programme – qui dure moins de trente minutes – connaît un incroyable succès, au grand dam des associations qui luttent contre l’alcoolisme : les deux précédents épisodes ont été vus plus d’un million de fois chacun. « Les Recettes pompettes », à regarder sans modération. Mustapha Kessous
« Les Recettes pompettes », réalisé par Henri Poulain. Sur YouTube
Volkswagen, une histoire allemande
Volkswagen - Heurs et malheurs d'un géant de l'automobile | ARTE
Durée : 01:30:26
Au coude à coude avec Toyota pour rafler le titre de premier constructeur automobile mondial, Volkswagen vit des moments délicats. Le « dieselgate » fait des dégâts et va coûter cher à la célèbre marque allemande. Mais si ce documentaire riche en archives inédites se révèle aussi passionnant, c’est qu’il ne se contente pas de décortiquer avec minutie ce gigantesque truquage des tests antipollution qui concernerait onze millions de véhicules. En revenant aux origines de l’entreprise, autrement dit aux années 1930, c’est une histoire de l’Allemagne qui se déroule sous nos yeux.
Voulue par Hitler, passionné d’automobile, la « voiture du peuple » débutera finalement sa vraie carrière juste après la guerre, sous l’impulsion des Britanniques qui se sont emparés de l’usine de Wolfsburg. Au fil des ans, cette bourgade de Basse-Saxe, située à 80 kilomètres d’Hanovre, va devenir la capitale de l’automobile allemande. On y vit, on y respire, on y joue, on y dort Volkswagen. L’immense usine jouxte les immeubles construits pour les ouvriers, le stade, les aires de jeu pour les enfants du personnel. Les témoignages de responsables politiques, d’universitaires et de militants écologistes, rappellent les heures de gloire comme les scandales qui ont fait l’histoire de ce géant industriel. Alain Constant
« Volkswagen, heurs et malheurs d’un géant de l’automobile », d’Achim Scheunert et Andreas Wimmer (All., 2016, 90 min). Jusqu’au jeudi 26 mai sur Arte + 7
Ti-Jean et ses potes
Beat generation - ARTE
Durée : 55:01
« Beat Generation : Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs », de Jean-Jacques Lebel et Xavier Villetard, est à ne pas manquer. Par le recours à des archives inédites et rares, par un propos inspiré et exigeant qui reste pourtant simple et accessible, il est le prototype du documentaire d’artiste qu’on attend de la chaîne culturelle franco-allemande. On en retiendra de fort jolies et piquantes choses : une émission où Jack Kerouac lit, sur le mode du scat, un extrait de Sur la route (1957) sur un fond de jazz ; la liste que donne Allen Ginsberg des drogues qu’il a consommées (« Toutes », à laquelle le facétieux Gregory Corso, à son côté, qui assure savoir « planer naturellement », ajoute « le Châteauneuf-du-pape ») ; William Burroughs lisant, avec une mine de croque-mort préposé à la météo télévisée, des extraits de son scandaleux Festin nu (1959).
Jean-Jacques Lebel (qui a traduit et publié Burroughs et Ginsberg) observe aussi la Beat Generation par la lorgnette française : cela n’a rien d’infondé, car Kerouac, qui signait ses lettres « Ti-Jean » et dont la langue maternelle était le français – parlée avec un fort accent québécois ainsi que le fait entendre un entretien télévisé canadien –, avait rédigé une première version de Sur la route (« Sur le chemin ») en français ; Ginsberg et Burroughs auront séjourné et écrit à Paris, au fameux « Beat Hôtel » ; enfin, Le Festin nu (1959), qu’aucun éditeur américain n’osait publier, sera d’abord édité en France. Renaud Machart
« Beat Generation : Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs », de Jean-Jacques Lebel et Xavier Villetard (Fr., 2012, 55 min.) Jusqu’au lundi 16 mai sur Arte + 7
Les ténors, ces héros…
JONAS KAUFMANN, Bruxelles 1-5-2016
Durée : 16:10
Son titre, « Ténors mythiques, les héros de la scène lyrique », laisse entendre que le documentaire d’Astrid Bscher s’intéresse à de grands noms à la carrière mythique. Il est en effet question, de manière plus ou moins détaillée, mais souvent sous l’angle de l’anecdote (illustrée, il est vrai, par de plaisantes archives filmées), de Franco Corelli, Mario del Monaco et Giuseppe di Stefano, les trois playboys italiens de la tessiture. Mais quasiment rien d’approfondi sur les générations qui les auront précédés et suivis.
A vrai dire, « Ténors mythiques » s’intéresse pour l’essentiel à deux ténors d’aujourd’hui, allemands, Jonas Kaufmann et Klaus Florian Vogt, aux voix et aux physiques opposés : le brun au timbre d’airain ; le blond aux sons flûtés. Mais, si Kaufmann est « le » ténor tout-terrain (il chante tous les répertoires avec le même bonheur) et adulé du moment, il est difficile de considérer Vogt comme un « mythe » vivant… Et encore moins les trois chanteurs secondaires auxquels s’intéresse la réalisatrice : l’Italien Vittorio Grigolo, le Maltais Joseph Calleja et le vétéran allemand Peter Seiffert.
« Pourquoi Grigolo et pas Alagna, Beczala, Villazon ? Etrange… », écrit « Catherine » sur la page « Commentaires » du documentaire. La question mérite d’être posée, assortie d’une autre, de notre cru : pourquoi les trois « héros » principaux de ce film – Kaufmann, Vogt et Grigolo – enregistrent-ils pour la même maison de disques Sony Classical ? Ce « hasard » ne fait pas mal les choses, mais il intrigue. R. Ma.
« Ténors mythiques, les héros de la scène lyrique », d’Astrid Bscher (All., 2015, 52 min.). Jusqu’au samedi 6 août sur Arte + 7