La Banque mondiale a nettement abaissé mardi 7 juin ses prévisions de croissance sur le globe sur fond d’activité « anémique » dans les pays riches et d’affaiblissement des économies émergentes. « L’économie mondiale est exposée à des risques majeurs », souligne l’institution dans son rapport semestriel, évoquant notamment les menaces « géopolitiques » et la volatilité financière.

Le produit intérieur brut (PIB) mondial ne devrait progresser cette année que de 2,4 %, marquant une stagnation par rapport à 2015 et une nette dégradation par rapport à janvier, quand la Banque mondiale tablait encore sur 2,9 % de croissance, selon ces nouvelles projections.

Ce regain de pessimisme est dû en large partie à la chute des cours des matières premières (pétrole, minerais...) qui amputent les revenus de nombreux pays en développement, indique la Banque. La croissance de ces pays devrait dès lors rester modeste cette année (3,5 %), selon la Banque, qui met par ailleurs en garde contre l’explosion des crédits au secteur privé.

« Elan modeste » de la zone euro

Malgré un léger coup de mou, la Chine devrait continuer à croître solidement cette année (6,7 %), tandis que le géant indien a, lui, le vent dans le dos (7,6 %). Brésil et Russie devraient en revanche être frappés par des récessions « plus marquées » que prévu.

Du côté des pays riches, les Etats-Unis voient leur prévision de croissance sabrée de 0,8 point, à 1,9 %, en raison de l’appréciation du dollar qui pèse sur les exportations et de la crise de l’industrie extractive, frappée de plein fouet par le pétrole bon marché.

La zone euro devrait, elle, bénéficier d’un « élan modeste » qui maintiendra sa croissance cette année à 1,6 %.

Pour 2017, la Banque mondiale se montre guère plus optimiste et abaisse sa prévision de 0,3 point de pourcentage, à 2,8 %.