L’interdiction de manifester à Paris suscite l’indignation à gauche et chez une partie de la droite
L’interdiction de manifester à Paris suscite l’indignation à gauche et chez une partie de la droite
Le Monde.fr avec AFP
Des élus communistes et la CGT-Commerce ont appelé à manifester jeudi malgré l’interdiction annoncée mercredi par la préfecture de police.
Des drapeaux de la Confédération générale du travail lors d’une manifestation le 16 juin. | THOMAS SAMSON / AFP
Politiques et syndicalistes ont immédiatement réagi mercredi 22 juin à l’interdiction par la préfecture de police de la manifestation contre le projet de réforme du code du travail qui devait se tenir à Paris jeudi.
La gauche indignée
« Le rôle d’un premier ministre est d’apaiser et de dénouer les tensions. Ils sont enfermés dans quelque chose de complètement fou. Ils cherchent le drame », s’est indignée l’élue écologiste Cécile Duflot, en marge d’un déplacement à Notre-Dame-des-Landes.
David Cormand, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les-Verts (EELV) a critiqué une « faute politique » et une « stratégie de tension (…) irresponsable » de la part du gouvernement.
Il s’agit d’une « faute historique », selon le député socialiste frondeur Christian Paul, et d’une décision « autoritaire et irresponsable », selon Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF).
Réactions divisées à droite et à l’extrême droite
Les réactions sont plus circonspectes à droite. Alors que plusieurs responsables des Républicains (Alain Juppé, François Fillon) avaient demandé l’interdiction des manifestations, Nicolas Sarkozy a jugé mardi à Berlin qu’une telle éventualité n’était « pas raisonnable » de la part d’un « gouvernement républicain ».
« C’est une décision [d’interdiction] que je comprends et que j’approuve à titre personnel », a réagi le député Les Républicains Thierry Solère sur i-Télé.
« J’appelle la CGT à revenir à la table des négociations. On n’impose pas le retrait par la rue, ce n’est pas ça, la démocratie. »
A l’extrême droite, Marine Le Pen, présidente du Front national, considère que l’interdiction est une « démission face aux casseurs » et une « atteinte grave à la démocratie ». En mai, elle considérait pourtant « qu’en situation d’état d’urgence il n’y a pas de manifestation ».
L'interdiction des manifestations contre la #LoiTravail est une démission face aux casseurs et une atteinte grave à la démocratie. MLP
— MLP_officiel (@Marine Le Pen)
Des appels à manifester
Des élus, syndiqués et militants ont immédiatement appelé à manifester en réaction à l’annonce de la préfecture. « Nous irons manifester et nous verrons comment les forces de l’ordre réagiront », a affirmé Karl Ghazi, de la CGT-Commerce, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.
Le PCF a assuré que des élus iraient tout de même manifester jeudi, à l’appel des organisations syndicales. « Tous et toutes dans les rues de Paris », a lancé le PCF de Bobigny sur sa page Facebook.
Manifestation interdite: "Nous nous engagerons sur un processus d'action sur l'un des parcours proposés" Gabriel Gaudy (FO) #BourdinDirect
— JJBourdin_RMC (@Jean-Jacques Bourdin)
Olivier Besançenot, membre du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), a également appelé à défiler. « Evidemment on va désobéir, et on ira manifester quoi qu’il se passe demain », a-t-il assuré sur i-Télé. « Nous manifesterons demain ! », a déclaré Eric Coquerel, porte-parole du Parti de gauche (PG). M. Cormand a lui aussi assuré qu’il manifestera jeudi.
Manifestation #LoiTravail interdite > "Évidemment on va désobéir et manifester demain" (@olbesancenot - NPA) https://t.co/b9c2INGAW7
— itele (@iTELE)