L’Ouganda a promis, à la suite d’une visite de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye, de mettre un terme à sa coopération militaire et policière avec la Corée du Nord et de s’aligner ainsi sur les sanctions internationales contre Pyongyang et son programme nucléaire.

« Le président Yoweri Museveni a indiqué que l’Ouganda appliquerait les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, ajoutant qu’il avait déjà donné des ordres afin de mettre un terme à toute coopération policière et militaire avec la Corée du Nord », a fait savoir la présidence ougandaise dans un communiqué transmis dimanche soir à l’AFP.

Dimanche après-midi, après la rencontre entre Mme Park et M. Museveni, un porte-parole de la présidente sud-coréenne avait déjà annoncé que le président ougandais s’était engagé à rompre ses liens militaires avec Pyongyang, mais cette version avait aussitôt été démentie par un porte-parole du gouvernement ougandais.

« Opposé à la prolifération nucléaire »

La présidence a finalement « clarifié » dimanche soir sa position, confirmant les propos du porte-parole sud-coréen.

« Nous mettons un terme à notre coopération avec la Corée du Nord en raison des sanctions de l’ONU », a en outre déclaré dimanche soir le ministre ougandais des affaires étrangères, Sam Kutesa, au micro de la chaîne de télévision ougandaise NBS. « Notre politique est que nous sommes opposés à la prolifération nucléaire ».

L’Ouganda était pourtant jusqu’alors un des alliés les plus proches de la Corée du Nord en Afrique. Les deux pays entretiennent des relations diplomatiques au plus haut niveau depuis l’indépendance de ce pays africain en 1962, et la Corée du Nord assure depuis 2007 des programmes de formation de la police et de l’armée ougandaises.

Yoweri Museveni, qui dirige son pays depuis 1986 et a été réélu en février pour un cinquième mandat, a effectué trois visites en Corée du Nord, où il a rencontré le défunt leader nord-coréen Kim Jong-Il, père de l’actuel dirigeant Kim Jong-Un.

En mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté les sanctions les plus lourdes jamais infligées à la Corée du Nord après que cette dernière avait procédé le 6 janvier à son quatrième essai nucléaire, suivi le 7 février par un tir de fusée généralement considéré comme un essai de missile balistique déguisé.

Les sanctions incluent, entre autres, un contrôle systématique de tous les cargos au départ ou à destination des côtes nord-coréennes.

La présidente Park, au pouvoir depuis 2013 à Séoul, effectuait dimanche sa première visite en Ouganda. Les deux chefs d’Etat ont discuté des moyens de renforcer la coopération entre les deux pays, dont une aide au développement plus importante pour Kampala.