Survivre dans le métro en temps de grève
Survivre dans le métro en temps de grève
Par Vicky Chahine
Entrer dans un wagon, s’asseoir, sortir… Pas facile lorsque l’on est des milliers à vouloir faire la même chose en même temps. Les règles à adopter.
A la station Saint-Lazare, un jour de grève. | Benoit Tessier / Reuters
1. Trouver une rame
La grève est déclarée ? On reste perfusé au site de la RATP, actualisé régulièrement (pas de manif pour l’équipe Web ?). A un changement de ligne, préférez quinze minutes de marche pour rejoindre une station directe (pour les addicts à l’application Santé de l’iPhone : ça fait grimper le nombre de pas journaliers). Quant au code vestimentaire : pas de chemise de couleur claire (auréoles), pas de talons aiguilles (cheville tordue dans les bousculades) et un casque de musique (mieux vaut commencer la journée en écoutant Bob Dylan plutôt que les Parisiens qui soufflent et jurent).
2. Monter
Sur le quai, on ne s’asseoit que si l’on tient à tailler une bavette avec une souris ou un cafard (les deux pour les plus chanceux). Pour les adeptes de l’optimisation du temps, il existe des applications type Citymapper qui permettent de choisir le wagon afin d’arriver pile face à la sortie. S’éviter de remonter la foule à contre-courant un vendredi soir sur le quai de la station Montparnasse-Bienvenüe, ça n’a pas de prix.
3. S’asseoir
A raison d’une minute trente en moyenne entre chaque station, certains auront peut-être envie de s’asseoir. A l’heure de pointe ou si le trafic est réduit, il faut se montrer fin stratège. Technique éprouvée : se placer près des places à quatre, façon rôdeur affamé. Dès qu’une personne du carré VIP se lève, foncez sur le siège. Les plus goujats feront mine de ne pas avoir vu la femme enceinte, moins rapide, forcément.
4. Passer le temps
On peut faire beaucoup de choses dans le métro : répondre à ses mails, lire un livre, feuilleter un magazine… Mais certaines activités sont proscrites. En cas d’envie irrépressible de kebab, prière de le terminer avant d’entrer dans la rame. Et si Kiss est votre groupe préféré, merci d’opter pour un volume décent afin de ne pas contrarier l’ado qui écoute Taylor Swift (et vice versa). Une nuisance qui a fait l’objet d’une campagne dans le métro londonien où l’on sait se tenir (sauf le vendredi soir).
5. Sortir
Vous descendez à la prochaine ? Pas de panique. Lorsque le train commence à entrer dans la station, on se lève et on multiplie les « pardon » à voix (bien) haute pour dissoudre la masse compacte. Et si dans les couloirs vous croisez un musicien, tendez l’oreille, Alain Souchon, Jacques Higelin ou encore Keziah Jones ont débuté dans le métro.