Symantec rachète l’entreprise controversée Blue Coat
Symantec rachète l’entreprise controversée Blue Coat
Le spécialiste en sécurité informatique, qui vend ses services aussi bien aux gouvernements qu’aux entreprises privées, assure compter plus de 15 000 clients dans le monde.
La transaction est loin des records de la Silicon Valley mais reste imposante. Le géant de la sécurité informatique Symantec – connu pour sa suite antivirus Norton – a annoncé lundi 13 juin avoir acheté son concurrent Blue Coat Systems pour 4,65 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros), auprès notamment de son actionnaire majoritaire, le fonds Bain Capital.
Selon le communiqué officiel, la vente devrait être finalisée à la fin de l’année. Le PDG de Blue Coat, Greg Clark, devrait prendre la tête de Symantec, sans directeur depuis la démission, en avril, de Michael Brown, sur fond de mauvais résultats. Ces dernières semaines, pourtant, l’entreprise était en train de préparer une entrée en Bourse, désormais annulée.
Blue Coat, qui vend ses services en sécurité informatique aussi bien aux gouvernements qu’aux entreprises privées, assure compter plus de 15 000 clients dans le monde.
Une entreprise « ennemi d’Internet » pour RSF
L’entreprise californienne est cependant la cible de nombreuses critiques pour avoir fait commerce avec des régimes autoritaires. Dans son classement 2013 des « ennemis d’Internet », Reporters sans frontières mentionne Blue Coat Systems, dénonçant certains de ses outils de surveillance du trafic Internet.
Un rapport publié en 2013 par les chercheurs canadiens de Citizen Lab avait remonté la trace de logiciels et d’outils de surveillance et de censure du Net développés par Blue Coat dans le monde entier. Ils les ont ainsi découverts en Arabie saoudite, au Qatar, en Egypte, au Koweït, en Chine, en Russie, entre autres.
Une autre analyse du groupe de hackeurs Telecomix a également révélé la présence d’outils de Blue Coat chez Syrian Telecommunications Establishment (STE), un fournisseur d’accès à Internet syrien détenu par l’Etat, mais l’entreprise avait alors expliqué que ces équipements étaient initialement destinés au gouvernement irakien et avaient été envoyés à Dubaï. Blue Coat avait par ailleurs affirmé que certains de ses services étaient inutilisables par le gouvernement syrien, qui utilisait les équipements sans supervision de l’entreprise.