Berlin, Paris et Rome en faveur d’une « nouvelle impulsion » pour l’UE
Berlin, Paris et Rome en faveur d’une « nouvelle impulsion » pour l’UE
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Toute négociation est exclue avec le Royaume-Uni tant que la demande de sortie de l’UE n’aura pas été formalisée.
Matteo Renzi, Angela Merkel et François Hollande se réunissent à la chancellerie fédérale à Berlin après l'annonce du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne, lundi 27 juin 2016. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR "LE MONDE"
Après le vote en faveur du « Brexit », l’Allemagne, la France et l’Italie ont affiché depuis Berlin lundi 27 juin un front commun et veulent faire des propositions afin de relancer la construction européenne. Il s’agit, selon eux, de se concentrer en priorité sur la sécurité, la croissance et la jeunesse.
« Nous allons présenter une proposition à nos collègues » chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) pour « donner une nouvelle impulsion [au projet européen] dans différents domaines au cours des prochains mois », a déclaré la chancelière allemande, Angela Merkel, au cours d’une conférence de presse avec le président français, François Hollande, et le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Les trois dirigeants se sont réunis à la veille du Conseil européen « post-Brexit » de Bruxelles pour débattre de la stratégie à adopter après une décision britannique qu’ils entendent respecter.
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Une plus grande convergence, notamment fiscale et sociale
La chancelière a notamment souligné que des avancées étaient envisagées dans les domaines de « la défense, la croissance, l’emploi et la compétitivité », tout comme M. Hollande qui a jugé qu’il ne fallait « pas perdre de temps » pour répondre aux défis posés par le « Brexit ».
Dans une déclaration commune, aux contours encore très généraux, les trois dirigeants se sont fixé « trois priorités essentielles » : la « sécurité intérieure et extérieure », avec notamment la lutte contre le terrorisme ; le développement de la défense européenne et la surveillance des frontières extérieures de l’Europe ; « une économie forte et une cohésion sociale forte », avec davantage de croissance ; et « des programmes ambitieux pour la jeunesse ».
Dans le domaine économique, la déclaration parle, en particulier pour les pays de la zone euro, d’une plus grande convergence, « y compris dans les domaines social et fiscal », où de nombreux gouvernements sont jusqu’ici très jaloux de leurs prérogatives nationales.
Cette proposition doit commencer à être discutée mercredi lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à Bruxelles sur le « Brexit », avant une rencontre spéciale des Vingt-Sept en septembre sur le sujet et l’objectif de parvenir à un accord « sur des projets concrets à réaliser en Europe dans les six prochains mois ».
Mme Merkel, après avoir donné le sentiment de vouloir laisser du temps à Londres pour gérer cette nouvelle situation, s’est mise au diapason de Paris et Rome, répétant qu’il ne fallait « veiller à ce que les choses ne traînent pas en longueur ». Elle a déclaré que Rome, Paris et Berlin étaient d’accord pour qu’aucune négociation n’ait lieu avec les Britanniques tant qu’ils ne formaliseront par leur demande de sortie. Les règles européennes prévoient en effet que le candidat à la sortie doit demander de quitter l’UE avant de pouvoir négocier ses nouvelles relations avec les membres restant.