Les joueurs irlandais célébrant leur but. | MIGUEL MEDINA / AFP

Après deux semaines d’Euro, la voilà qui quitte la compétition, pas vraiment vaillante, et il n’y aura personne pour la regretter. Nous ne parlons évidemment pas de l’Irlande, qui mérite infiniment plus de respect après être difficilement venue à bout d’Italiens gestionnaires (1-0) lors de son dernier match de groupe. Avec 4 points, les Boys in Green, troisièmes de leur groupe derrière l’Italie et la Belgique, affronteront la France, grâce à un but de Robbie Brady dans les dernières minutes de jeu (85e).

Mais il faut bien l’avouer, le remplacement de la pelouse du stade Pierre-Mauroy, à Villeneuve d’Ascq, ne tirera aucune larme de nostalgie aux acteurs qui l’ont foulée et s’y sont emmêlés les crampons depuis le 12 juin. Mercredi soir, le gazon a encore provoqué moult glissades, lors d’une rencontre par moments assez fade, malgré toute la bonne volonté des Boys in Green. Il devrait être remplacé par une pelouse venue des Pays-Bas, dans la nuit de mercredi à jeudi. Il aurait en revanche été dommage de devoir dire good bye aux supporteurs irlandais, encore une fois débordants d’enthousiasme durant tout le match, même quand leur équipe était en position d’être éliminée.

Turn-over italien

Avant même la rencontre, l’Italie savait qu’elle n’avait rien à perdre, puisque la première place du groupe E lui était réservée, quel que soit le score final face à l’Irlande. Rien à gagner non plus puisque cette place de leader assurée lui offrait un cadeau empoisonné : l’Espagne dès les huitièmes de finale. Antonio Conte avait donc décidé de mettre en place un important turn-over, laissant sur le banc une poignée de titulaires habituels. Les Irlandais, eux, devaient l’emporter, seul moyen pour eux de ne pas rentrer tout de suite direction Dublin.

Sans surprise, ce furent donc les hommes du sélectionneur Martin O’Neill qui prirent les initiatives. Sans génie excessif, mais en évitant de balancer de grands ballons devant et en optant pour une construction de jeu plus patiente, ils se créaient les occasions les plus dangereuses. La frappe bien sentie de Jeff Hendrick, l’un des meilleurs Irlandais sur le terrain, ne passait pas loin de la lucarne droite de Savatore Sirigu (10e). Le gardien du PSG, titularisé à la place de Gianluigi Buffon, devait claquer une tête de Daryl Murphy sur un corner tiré par Robbie Brady (21e). Mais l’Irlande croyait tenir sa plus grosse occasion lorsque, à une minute de la mi-temps, James McClean se faisait bousculer dans la surface de réparation par Federico Bernardeschi. L’Italien s’aidait de son coude pour déséquilibrer l’Irlandais, mais l’arbitre roumain Ovidiu Hategan ne sifflait rien. Un penalty n’aurait pas été scandaleux, et les supporteurs verts se faisaient encore plus bruyants pour le faire savoir.

Cadors des tribunes

Côté italien, les joueurs d’Antonio Conte se contentaient de gérer ce match, semblant s’en servir parfois comme d’une bonne séance d’entraînement. Même les contre-attaques n’étaient pas jouées à fond, et mis à part une frappe d’Inmobile à côté des buts de Darren Randolph (43e), il n’y avait pas grand-chose à signaler.

Le scénario du second acte se rééquilibrait, avec des Italiens dangereux sur une reprise de volée de Zaza qui passait au-dessus des buts de Randolph (52e), et encore plus sur une belle frappe de Lorenzo Insigne, repoussée par le poteau gauche de Randolph. En face, les Irlandais, toujours volontaires mais limités, étaient moins incisifs qu’en première mi-temps. Il y avait bien cette frappe d’Aiden McGeady (75e), mais elle passait assez au-dessus pour ne pas inquiéter Sirigu. Tout jsuet rentré en jeu, Wes Hoolahan avait ce que l’on pensait être la ball du match au bout du pied mais il butait sur Sirigu. Quelques instants plus tard, ce même Hoolahan se rachetait en livrant un centre parfait pour la tête de Robbie Brady, qui délivrait le peuple vert (85e).

Dimanche 26 juin, en huitièmes de finale, l’équipe de France affrontera à Lyon l’Irlande - et pas celle du Nord, comme elle l’a longtemps pensé -, une sélection qui semble largement à sa portée. En tribunes, en revanche, la bataille des supporteurs bleus s’annonce plus difficile face aux cadors des tribunes, qui sont restés fêter leurs héros dans les tribunes du stade Pierre-Mauroy.