La dissolution de l’association gérant la mosquée de Lagny confirmée par la justice
La dissolution de l’association gérant la mosquée de Lagny confirmée par la justice
Le Monde.fr avec AFP
Le Conseil d’État a refusé de suspendre le décret de dissolution de l’association qui gérait la mosquée de Lagny-sur-Marne, fermée après les attentats de novembre 2015.
La mosquée de Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne, fermée après les attentats de novembre 2015. | THOMAS SAMSON / AFP
Le Conseil d’État a refusé, mardi 26 juillet, de suspendre le décret de dissolution de l’association qui gérait la mosquée « radicale » de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), fermée après les attentats de novembre 2015 dans le cadre de l’état d’urgence.
Le juge des référés de la plus haute juridiction administrative estime que « l’Association des musulmans de Lagny a contribué à propager l’idéologie de l’ancien imam (…), qui prônait un islamisme radical, appelant au rejet des valeurs de la République et faisant l’apologie du djihad armé ainsi que de la mort en martyr », indique le Conseil d’État dans un communiqué. Pour motiver sa décision, le juge indique également que « des membres de l’association ont activement participé à des filières de recrutement et d’acheminement vers la zone irako-syrienne ».
« Foyer d’idéologie radicale »
François Hollande avait prononcé, par un décret du 14 janvier 2016, la dissolution de cette association. Mais le 30 mars 2016, le juge des référés du Conseil d’État l’avait suspendu pour une raison de procédure. Le président de la République avait donc pris un nouveau décret, le 6 mai dernier, afin de prononcer de nouveau la dissolution. L’association avait alors demandé au Conseil d’État d’annuler ce nouveau décret et, en parallèle de sa demande d’annulation, avait saisi le juge des référés afin qu’il le suspende à titre provisoire, le temps qu’il soit définitivement statué sur sa légalité.
La salle de prière de Lagny-sur-Marne, considérée comme « un foyer d’idéologie radicale » par le gouvernement, avait été fermée le 2 décembre après une vaste opération de police, première mesure de ce genre jamais prise pour motif de radicalisation. Bilan des perquisitions : un revolver, des documents sur le djihad et « un disque dur dissimulé » saisis, une madrasa (école coranique) clandestine découverte, 22 interdictions de sortie du territoire et 9 assignations à résidence « d’individus radicalisés » prononcées.
Le mois suivant, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé la dissolution de l’Association des musulmans de Lagny, ainsi que des deux structures inactives l’ayant précédée. Une mesure inédite en France pour des associations cultuelles, selon le ministère. La direction de l’association, créée au printemps 2015 pour reprendre la mosquée, assure n’avoir rien à voir avec les dérives des deux précédentes équipes.