Pour Erdogan, l’Occident soutient le terrorisme
Pour Erdogan, l’Occident soutient le terrorisme
Le Monde.fr avec AFP
Le président turc rejette les critiques de l’Union européenne et des Etats-Unis sur la répression qui a suivi la tentative de coup d’Etat dans son pays.
Recep Tayyip Erdogan s’est exprimé mardi devant des investisseurs étrangers à Ankara. | KAYHAN OZER / AFP
La visite mercredi 3 août à Ankara du secrétaire général du Conseil de l’Europe Thorbjørn Jagland s’annonce mouvementée. Dans un discours prononcé mardi, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que « malheureusement, l’Occident soutient le terrorisme et se range aux côtés des putschistes ». Le président turc ne digère pas les critiques sur la répression menée dans son pays après le putsch manqué du 15 juillet.
« Ceux que nous imaginions être nos amis prennent le parti des putschistes et des terroristes », a-t-il ajouté lors d’un forum économique de la présidence. M. Erdogan affirme que le scénario du putsch a « été écrit depuis l’étranger », faisant allusion au prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis.
« Ce pays n’est pas un esclave »
Le chef d’Etat s’en est également pris à l’Union européenne (UE) « qui n’a pas rempli ses promesses » en ce qui concerne le versement de trois milliards d’euros dans le cadre de l’accord sur les migrants et des visas facilités pour les Turcs. « Quand on dit cela tout haut, ces messieurs (de l’UE) sont très mal à l’aise. Pardonnez-moi mais ce pays n’est pas un esclave », a-t-il commenté.
Autre victime du courroux du président turc, l’Allemagne, où une cour de justice a interdit la diffusion d’un de ses messages vidéo lors d’une manifestation de soutien rassemblant 30 000 personnes au cours du week-end. Dans une déclaration à la télévision italienne, M. Erdogan a par ailleurs sommé les juges italiens de « s’occuper de la mafia » plutôt que de son fils aîné Bilal, visé à Bologne par une enquête pour blanchiment d’argent.
Après l’armée, l’éducation et la presse, la purge massive lancée en Turquie depuis le coup d’Etat manqué a touché mardi le secteur de la santé avec des mandats d’arrêt contre 98 membres du personnel d’un grand hôpital militaire d’Ankara. Même le sport n’a pas échappé à la répression. La fédération turque de football a licencié 94 de ses membres, dont des arbitres opérant apparemment en première division.