LA LISTE DE NOS ENVIES

La troisième saison de la fascinante série « The Americans » est aussi réussie que les deux précédentes. Quant à « Flesh and Bone » et « Getting On », l’intensité et la qualité des scénarios en font des créations qui méritent le détour.

« The Americans », guerre froide en famille

The Americans Season 3 First Promo (HD) NEW FOOTAGE
Durée : 01:01

Les fans de « The Americans », dont la troisième saison est diffusée sur Paris Première à partir du 11 août, retrouveront avec plaisir cette histoire de couple sur le fil du rasoir. Elizabeth (Keri Russell) et Philip (Matthew Rhys) Jennings, espions soviétiques infiltrés de longue date sur le sol américain, où ils mènent en apparence une vie normale d’agents de voyages, élèvent leurs deux enfants (Paige et Henry) dans un pavillon très middle class de Falls Church, une banlieue résidentielle de Washington. Au gré des missions qui leur sont confiées par « le Centre », les deux espions d’élite se déguisent, kidnappent, interrogent, piègent, frappent et, parfois, tuent.

La fin de la saison 2 avait laissé le couple face à un dilemme : leur fille adolescente, sérieuse, chrétienne, éprise de justice sociale, mais ignorant tout de l’identité de ses parents, intéresse de plus en plus « le Centre », qui veut en faire sa recrue. Rien d’anormal pour Elizabeth, la plus dogmatique des deux, mais Philip refuse l’ingérence de l’organisation dans sa famille. Ce conflit structurera toute la saison, et exacerbera les dissensions entre la femme, inflexible dans l’exercice de sa fonction, et son époux, qui répugne de plus en plus à mentir et à tuer.

L’ambivalence des sentiments au sein de ce couple fabriqué de toutes pièces par les services secrets russes est le moteur, très efficace, de cette fascinante série dont la troisième saison est d’une qualité égale, c’est-à-dire élevée, aux deux précédentes. La multiplicité des missions menées tambour battant par Elizabeth et Philip peut parfois perdre le spectateur, mais l’intérêt est maintenu, entre autres, par des intrigues secondaires très réussies, dont la guerre en Afghanistan et la lutte contre l’apartheid forment la toile de fond de cette troisième saison. Audrey Fournier

« The Americans », créé par Joe Weisberg. Avec Keri Russell, Matthew Rhys, Annet Mahendru, Holly Taylor, Keidrich Sellati, Noah Emmerich… (EU, 2015, 13 x 42 minutes). Sur Paris Première à partir du 11 août.

« Flesh and Bone » ou l’envers du tutu

Flesh and Bone bande annonce
Durée : 00:58

C’est au moins la deuxième, si ce n’est la troisième, rediffusion de « Flesh and Bone » sur OCS depuis qu’elle fut proposée, en US + 24, entre novembre et décembre 2015. Et l’on avoue avoir raté chaque fois cette série, créée par Moira Walley-Beckett, scénariste et productrice de « Breaking Bad » (2008-2013), pour la chaîne nord-américaine Starz, dont le cadre est celui d’une compagnie de danse new-yorkaise. Starz fait, avec la danse classique, ce qu’Amazon a tenté de faire avec la musique classique : dépeindre l’envers du décor de métiers qu’on croit volontiers glamour et « purs ». Mais là où « Mozart in the Jungle » (également diffusée par OCS) échoue lamentablement, par des situations invraisemblables et un acteur principal (Gael Garcia Bernal) mimant pitoyablement les gestes d’un chef d’orchestre, « Flesh and Bone » fait appel à de véritables danseurs, dont Sarah Hay – une révélation –, qui incarne Claire, le rôle principal.

Au cours des quatre premiers épisodes actuellement disponibles sur OCS GO, on découvre la dureté du métier de danseur, les insultes sexistes (dont celle du directeur de la compagnie, homosexuel vain et dictatorial, qui traite un danseur de « pédale en collant » ou invite une jeune danseuse à connaître aussi vite que possible les joies du coït pour se décoincer), les vacheries et jalousies entre danseurs. Auxquelles s’ajoutent sexe, drogue, prostitution et inceste. « Flesh and Bone » est incroyable d’intensité, magnifiquement écrit et filmé. Bande-son superbe, de surcroît. Renaud Machart

« Flesh and Bone », mini-série créée par Moira Walley-Beckett. Avec Sarah Hay, Ben Daniels, Damon Herriman, Josh Helman (EU., 2015, 8 X 56 min). Episodes 5 et 6, vendredi 12 août à 20 h 40 et 21 h 40, sur OCS City. A la demande sur OCS Go.

« Getting On », humour gériatrique

Getting On Season 3: Trailer (HBO)
Durée : 01:33

On ne saurait trop conseiller à ceux qui ne connaissent pas encore la série « Getting On » (2013-2015) – remake américain, par Mark V. Olsen et Will Scheffer, d’une production britannique homonyme (2009-2012), conçue et écrite par Jo Brand, Vicki Pepperdine et Joanna Scanlan – de profiter de la nouvelle diffusion qu’en propose OCS. Certains pourront être dérangés par le ton assez irrévérencieux, scabreux et volontiers scatologique qui teinte la peinture d’un service gériatrique d’un hôpital de Los Angeles peuplé de patientes du quatrième âge aux prises avec un personnel assez dingo. Mais si l’on aime les situations « limites » et l’humour noir, « Getting On » fournit l’occasion d’un fou rire quasi permanent. R. Ma.

« Getting On » (saisons 1-2, et premiers épisodes de la saison 3), créée par Will Scheffer et Mark V. Olsen. Avec Alex Borstein, Laurie Metcalf, Niecy Nash (EU, 2013, 30 min.) Sur OCS Go à la demande.