L’enquête sur l’exécution de Garcia Lorca rouverte
L’enquête sur l’exécution de Garcia Lorca rouverte
Le Monde.fr avec Reuters
Quatre-vingts ans après l’exécution du poète par des milices franquistes, son corps fait toujours l’objet d’intenses recherches.
Juan Diego, un serveur de 28 ans, tient le portrait de Federico Garcia Lorca à Alfacar, près du lieu où le corps du poète aurait été jeté. | Jorge Guerrero / AFP
Une juge argentine a lancé une enquête sur la mort du poète et dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca. Si l’assassinat de celui-ci par des milices franquistes en 1936 est tenu pour établi, les recherches pour trouver sa dépouille ont été vaines. Des excavations menées en 2009 à Víznar où on le croyait enterré, n’ont rien donné. Les investigations de la justice espagnole sont à l’arrêt.
L’ONG ibérique, l’Asociación para la Recuperación de la Memoria Histórica, qui collecte les traces des victimes du régime de Franco, a demandé en avril à la juge fédérale argentine Maria Servini de s’emparer de l’affaire. Cette dernière a accepté, a annoncé le groupe sur Facebook :
« L’affaire a été incorporée à une enquête en cours par la juge Maria Servini pour crimes contre l’humanité. »
Loi d’amnistie de 1977
Mme Servini enquêtait déjà sur des crimes commis pendant la période franquiste, qui court sur près de quarante années après l’arrivée au pouvoir du général à l’issue de la guerre civile de 1936-1939, allant de faits de torture à des exécutions sommaires.
Entre 2006 et 2008, le juge espagnol, Baltasar Garzon, avait ouvert une enquête sur les crimes du régime. Mais celle-ci avait été abandonnée. Le magistrat avait lui été poursuivi à la demande de deux associations d’extrême droite : accusé d’avoir enfreint la loi d’amnistie votée en octobre 1977, qui était censée imposer un pacte du silence sur les années noires de la guerre civile (1936-1939) et de la dictature (1939-1975).
Les historiens estiment que 500 000 personnes sont mortes pendant le conflit opposant les républicains aux nationalistes. Des dizaines de milliers d’opposants à Franco ont été tués ou emprisonnés dans de violentes purges.