Turquie : le parquet ordonne la saisie des biens de 187 hommes d’affaires
Turquie : le parquet ordonne la saisie des biens de 187 hommes d’affaires
Le Monde.fr avec AFP
Ils sont soupçonnés par le pouvoir d’avoir des liens avec l’ex-imam Fethullah Gülen, accusé d’être le cerveau du putsch avorté du 15 juillet.
Le parquet d’Istanbul a ordonné jeudi 18 août la saisie des biens de 187 hommes d’affaires recherchés et soupçonnés d’avoir des liens avec l’ex-imam Fethullah Gülen, accusé d’être le cerveau du putsch avorté en Turquie, ont rapporté les médias locaux. Lors d’une vaste opération de la police financière à Istanbul et dans d’autres villes, 60 suspects, dont des patrons de grandes entreprises, ont été placés en détention préventive, selon l’agence de presse Dogan.
Le parquet a ainsi émis 187 mandats d’arrêt dans le cadre de cette opération, la deuxième depuis le début de la semaine, visant notamment le chef de la confédération patronale Tüskon et des hommes d’affaires connus. Parmi ceux visés par un mandat d’arrêt se trouve aussi le gendre du maire d’Istanbul, Kadir Topbas, membre influent du parti islamo-conservateur au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan. Les personnes arrêtées sont accusées de financement d’un « groupe terroriste », la FETO, l’acronyme utilisé par le pouvoir pour désigner le mouvement Gülen.
40 000 personnes interpellées depuis le putsch manqué
Le premier ministre turc, Binali Yildirim, a annoncé mercredi soir que 40 029 personnes avaient été interpellées depuis le putsch manqué du 15 juillet, dont 20 355 ont été placées en détention. Il a ajouté pendant une allocution télévisée que 79 900 employés du service public avaient été démis de leurs fonctions, notamment dans l’armée, la police et la justice, et que 4 262 entreprises ou institutions liées à M. Gülen avaient été fermées.
M. Erdogan a promis d’éradiquer toutes les entreprises, associations caritatives et écoles liées au réseau de M. Gülen, les qualifiant d’« organisations terroristes » ou « nids de terroristes ». Fethullah Gülen, fréquemment désigné lui-même par le terme de « terroriste » par Ankara qui en réclame l’extradition à Washington, a fermement démenti toute implication dans le putsch avorté.