Laurent Fabius, le 11 décembre 2015. | STEPHANE MAHE / REUTERS

Près de neuf mois après la signature de l’accord de Paris sur le climat, Laurent Fabius, dans une tribune publiée par Le Monde, tire la sonnette d’alarme. L’actuel président du Conseil constitutionnel, qui avait dû céder à la mi-février sa place à Ségolène Royal à la tête de la COP21, s’inquiète du retard pris dans la mise en œuvre du traité destiné à lutter contre le réchauffement climatique.

Lire l’intégralité de la tribune  : Appliquer l’Accord de Paris au plus vite
  • Confirmation des alertes du GIEC sur le climat

« La totalité des informations scientifiques recueillies sur les changements climatiques confirme en effet qu’il n’y a aucune bonne nouvelle spontanée à attendre. 2015 a battu tous les records ; chaque mois qui passe est le plus chaud jamais enregistré et 2016 battra 2015. La fréquence et la gravité des sécheresses, la rapidité et l’étendue de la fonte des glaciers, l’intensité des incendies et inondations, l’étroitesse des liens entre climat et maladies, climat et migrations, climat et violences, tout confirme les prévisions dramatiques du GIEC pour notre planète. »

  • Nécessité de faire ratifier l’accord de Paris par tous les partenaires

« Des difficultés majeures apparaissent ou se confirment qu’il serait irresponsable d’occulter. Et d’abord concernant la ratification elle-même de l’accord de Paris : il y faut au moins 55 Etats, représentant plus de 55 % des émissions de gaz à effet de serre ; nous en sommes à moins de 2 % ! Des promesses sont données, mais le fait est qu’aujourd’hui ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni l’Union européenne, ni l’Inde, ni la Russie – les cinq premiers émetteurs mondiaux de CO2 – n’ont encore franchi le pas. Il est vital, au sens propre, qu’ils le fassent et vite. »

  • Création d’un pacte universel pour l’environnement

Laurent Fabius propose la création d’un pacte universel « pour le climat et plus largement pour l’environnement à travers un texte “à droit constant” reprenant, dans un traité à caractère obligatoire, les principes déjà reconnus qui font l’objet d’un consensus, en particulier la reconnaissance du droit à un environnement sain qui appartient à chaque personne. De ce droit découlera le droit des citoyens, et plus largement de la société civile, à demander des comptes aux Etats concernant le respect de l’environnement. »