Livres : diversité, inégalité, invisibilité
Livres : diversité, inégalité, invisibilité
LE MONDE DES LIVRES
Plusieurs romans et essais de cette rentrée interrogent la difficulté persistante des écrivains français d’origine maghrébine à être légitimement visibles.
« Solange (ma mère), Marseille, 2008 », de Malik Nejmi, photographe qui travaille beaucoup sur son histoire familiale, franco-marocaine, sur fond d’histoire collective. | MALIK NEJMI/CNAP - COMMANDE PUBLIQUE
En 2007, dix écrivains, dont Karim Amellal, Faïza Guène et Jean-Eric Boulin, publiaient le manifeste « Qui fait la France ? » (Stock), dans un contexte marqué par les émeutes de 2005. Près de dix ans plus tard, cette rentrée voit le retour en librairie de trois de ses signataires. Faut-il y voir une réaction au contexte politique de la France post-attentats ?
Karim Amellal publie Bleu Blanc Noir (L’Aube), roman d’anticipation qui décrit une France conquise par l’extrême droite dans l’indifférence générale, tandis que Jean-Eric Boulin et Samir Ouazzene signent La République magique (Pauvert).
Par ailleurs, d’autres auteurs, tels la sociologue française Kaoutar Harchi, avec Je n’ai qu’une langue (Pauvert), ou l’écrivain marocain Fouad Laroui, avec Ce vain combat que tu livres au monde (Julliard), interrogent le piège où se trouvent les musulmans de France, devant répondre à des demandes identitaires contradictoires.