Game of Thrones raffle la mise lors d’Emmy Awards très politiques
Game of Thrones raffle la mise lors d’Emmy Awards très politiques
Le Monde.fr avec AFP
Les meilleures séries américaines sont « Veep » et « Games of Thrones » selon les Emmy Awards, qui ont eu lieu dimanche. La saga médiévale bat le record du nombre de récompenses qui était détenu par le sitcom « Frasier ».
L’équipe de Game of Thrones le 18 septembre 2016 à la cérémonie des Emmy Awards. | Frazer Harrison / AFP
« Game of Thrones » et « Veep » ont été sacrées meilleures séries aux Emmys dimanche et se sont fait une place dans l’histoire de ces prix de la télévision, lors d’une cérémonie où Donald Trump a été la cible d’innombrables attaques.
La saga médiévo-fantastique est devenue en six saisons le programme de fiction le plus décoré des Emmys, les « Oscars de la télévision », avec au total 38 prix, battant le sitcom « Frasier ».
Série récompensée, acteurs bredouilles
Caractérisée par un monde imaginaire aux moeurs féodales ultra-violentes, la série inspirée des romans de George R. R. Martin a décroché trois prix dimanche mais ses acteurs sont repartis bredouille.
La satire politique « Veep », sacrée meilleure série comique comme l’an dernier, s’est aussi taillée une place au Panthéon des Emmys grâce à son interprète Julia Louis-Dreyfus.
Julia Louis-Dreyfus, consacrée meilleure actrice dans une série comique, le 18 septembre 2016 aux Emmy Awards. | Frazer Harrison / AFP
Elle a gagné pour la cinquième fois d’affilée le prix de la meilleure actrice comique grâce au rôle de la (vice-)présidente incompétente Selina Meyers.
C’est la sixième statuette au total pour ce prix, un record depuis la naissance des Emmys.
« ’Veep’ a abattu la frontière entre comédie et politique. Ce qui a débuté comme une satire ressemble maintenant à un documentaire. Alors je promets de reconstruire ce mur et de faire payer le Mexique », a déclaré la comédienne de 55 ans, allusion à une promesse de Trump.
La campagne en toile de fond
A moins de deux mois de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le ton de la soirée était marqué de références à une campagne particulièrement acrimonieuse.
Dans la séquence d’ouverture, l’animateur Jimmy Kimmel est monté dans la limousine présidentielle conduite par... Jeb Bush, candidat républicain malheureux, qui a lancé « si on mène une campagne positive, les électeurs finissent pas faire le bon choix » avant d’ajouter: « c’était une blague Jimmy ».
Autre allusion à l’année électorale, le présentateur a déclaré: « si ce n’était pour la télévision, est-ce que Donald Trump serait candidat à la présidentielle aujourd’hui? Non ».
Référence au passé de vedette de l’émission « The Apprentice » de Donald Trump, Kimmel a ajouté: « Nous n’avons plus besoin de regarder la téléréalité, nous la vivons ».
Jill Soloway, créatrice de « Transparent » et de nouveau primée, s’en est pris bien plus violemment au candidat qu’elle a qualifié de « l’un des plus dangereux monstres de notre époque, un héritier d’Hitler ».
O. J. fascine toujours
Autre grande gagnante de la soirée, la mini-série « The People vs O.J. Simpson », qui revisite la bataille entre les avocats de l’ex-vedette du football américain, accusé de double homicide, et la procureure Macia Clark, a remporté 5 prix.
Sarah Paulson a été récompensée pour son interprétation de Marcia Clark, qui l’accompagnait dimanche, et qui a été à l’époque jugée largement responsable de ce qui a été considéré par beaucoup comme un échec: l’acquittement de Simpson à l’issue du « procès du siècle » en 1995.
« Je suis désolée » a dit Paulson a son modèle, louant son intelligence, la résilience de cette mère de famille qui voulait rendre justice à « deux victimes innocentes, Nicole Brown Simpson et Ron Goldman ».
Pour elle, « O.J., était vraiment un homme adoré, et vu le climat dans cette ville après (l’affaire Rodney King et les émeutes qui ont suivi à Los Angeles), je pense qu’il n’y avait pas d’autre issue pour ce procès ».
Une obsession américaine
Les producteurs de la mini-série ont quant à eux estimé que l’affaire Simpson, qui a divisé l’Amérique, continue à fasciner 20 ans après car « elle touche à tout ce qui obsède l’Amérique: les races, le genre, la Justice,... ».
Saluant le succès de ce « docu-drama », Kimmel a lancé à propos de Simpson, qui fut finalement placé derrière les barreaux pour une affaire de cambriolage: « Je me demande s’il est en train de se faire une soirée télé avec les potes ».
Chez les acteurs, c’est Rami Malek, qui interprète un hacker dépressif dans « Mr. Robot », l’une des nouvelles séries les plus en vue à la télévision américaine, qui a été sacré meilleur acteur dramatique.
Côté comédie, les deux prix masculins sont revenus à deux acteurs interprétant des femmes... Jeffrey Tambor pour la deuxième année de suite a été récompensé pour un rôle de transsexuelle dans « Transparent », et Louie Anderson a été primé pour celui d’une mère de famille dans « Baskets ».
C’est la comédienne Tatianna Maslany, interprète de multiples clones du même personnage dans la série de science fiction « Orphan Black », qui a été sacrée meilleure actrice.