Antoine Griezmann félicite Kevin Gameiro pour le quatrième but de l’équipe de France, vendredi 7 octobre. | FRANCK FIFE / AFP

Ils ont, certes, un peu tremblé avant de remplir leur contrat. Menés au score, les joueurs de l’équipe de France de football ont largement battu (4-1) la Bulgarie, vendredi 7 octobre, dans le cadre des éliminatoires au Mondial russe de 2018. Dans un Stade de France aux tribunes clairsemées, les hommes de Didier Deschamps ont pris trois points précieux sur la route du prochain tournoi planétaire. En méforme, les Tricolores n’avaient pas d’autre choix que de s’imposer dans leur antre, un mois après le piteux résultat nul (0-0) concédé en Biélorussie.

La réception de la Bulgarie, absente d’une phase finale d’une grande compétition internationale depuis 2004, renvoyait le football français à l’un de ses pires souvenirs. Vingt-trois ans après le funeste 17 novembre 1993 et le but assassin de Kostadinov, les Bleus retrouvaient ainsi les « Lions », actuellement relégués à la 74^e place au classement de la Fédération internationale de football (FIFA).

Présent, à l’instar de son homologue Deschamps, sur la pelouse du Parc des princes en 1993, le nouveau sélectionneur bulgare, Peter Houbtchev, a vainement tenté de piéger les vice-champions d’Europe. Dès la 5^e minute de la partie, le technicien saute de son siège alors que Mihail Aleksandrov vient d’ouvrir le score sur penalty (0-1). L’arbitre de la rencontre sanctionne alors une faute commise dans sa surface par l’arrière droit des Bleus, Bacary Sagna, mystifié dans son couloir par le virtuose Georgi Milanov.

L’égalisation de Kevin Gameiro

Engoncé dans sa parka, Didier Deschamps décide alors d’envoyer à l’échauffement le jeune (24 ans) Djibril Sidibé, doublure du malheureux Sagna. Dans la foulée, l’attaquant Kevin Gameiro est proche d’égaliser mais sa reprise est contrée (9^e) par Dimitar Pirgov, auteur d’un tacle spectaculaire. Groggy, le public de l’enceinte de Saint-Denis sort peu à peu de sa torpeur.

Longtemps statiques, les Bleus montent en puissance. Titularisé pour la première fois en sélection depuis novembre 2011, Kevin Gameiro trouve l’égalisation (1-1, 23^e). A la réception d’un superbe centre de Bacary Sagna, le joueur de l’Atlético Madrid place une tête plongeante qui trompe Vladislav Stoyanov, le gardien bulgare. L’ex-attaquant de Lorient, du PSG et du FC Séville inscrit ainsi son deuxième but avec les Bleus.

Le public dyonisien n’a pas le temps de s’asseoir que Dimitri Payet permet à l’équipe de France de mener au score (2-1, 25^e). Percutant sur son flanc gauche, l’ailier de West Ham adresse un centre piégeux dans la surface. Le ballon finit sa course dans la cage des « Lions » sans que personne ne le touche.

Les Bleus prennent le large

Didier Deschamps décide alors de faire sortir Bacary Sagna, victime d’une déchirure musculaire, et lance dans l’arène Djibril Sidibé. Ce dernier se met d’emblée en évidence puisqu’il est stoppé dans la surface adverse à la suite d’une belle talonnade en profondeur de Gameiro (34^e). Supérieurs techniquement, les Bleus confortent leur avance (3-1, 39^e) grâce à leur buteur Antoine Griezmann, qui ajuste Vladislav Stoyanov à l’entrée de la surface.

Après la pause, Laurent Koscielny (47^e) manque d’aggraver la marque de la tête sur un coup franc enroulé de Dimitri Payet. Discret jusqu’alors, Paul Pogba n’est pas loin non plus de planter une banderille. Mais sa lourde frappe passe à côté de la cage de Stoyanov (57^e). Complémentaire à la pointe de l’attaque de l’Atlético Madrid, le tandem Gameiro-Griezmann se révèle tout aussi prometteur en sélection. A la 58^e minute, le premier cité profite d’un bon centre de son partenaire de club pour signer un doublé (4-1). Extatique, le public du Stade de France se lève pour saluer la prestation de l’efficace paire « GG ».

En « roue libre », les Bleus contraignent Vladislav Stoyanov à multiplier les parades et autres plongeons. Le portier bulgare est une nouvelle fois obligé de s’employer sur une salve lointaine de Moussa Sissoko (69^e). Avant le dernier quart d’heure de jeu, Didier Deschamps sort Kevin Gameiro – ovationné par le public – et fait entrer André-Pierre Gignac.

Au bord de l’implosion, la défense bulgare respire lorsque Blaise Matuidi, bien lancé par Dimitri Payet, expédie une frappe croisée du gauche sur le poteau (77^e). Sous une nuée de drapeaux tricolores, Antoine Griezmann cède sa place à Nabil Fekir (82^e). Au terme de la rencontre, La Marseillaise retentit dans l’écrin.

Grâce à ce succès obtenu contre une Bulgarie moribonde, les Bleus suivent la cadence imposée par les Pays-Bas, vainqueurs (4-1) de la Biélorussie, et la Suède, victorieuse (1-0) au Luxembourg. Lundi 10 octobre, les protégés de Didier Deschamps affronteront les Néerlandais, à Amsterdam, lors d’un choc qui s’apparente à la finale du groupe A.