Les locaux du futur campus de Sciences po Lyon à Saint-Etienne seront installés dans l’ancienne Maison de l’université, où les travaux sont en cours. | Cabinet ARC'H

Sciences Po Lyon va ouvrir, dès la rentrée 2017, un nouveau campus à Saint-Etienne. Ce projet d’extension territoriale a été voté par le conseil d’administration de l’établissement, lundi 7 novembre. « Nous allons changer de culture et devenir un établissement sur deux campus », annonce le directeur de l’Institut d’études politiques (IEP), Renaud Payre.

Le fait est assez rare dans l’univers des IEP, où les places sont bien moins nombreuses que la demande : grâce à ce nouveau site, Sciences Po Lyon proposera 50 places supplémentaires, soit 235 au total, chaque candidat devant hiérarchiser ses souhaits entre le site de Lyon et celui de Saint-Etienne. Ces places seront proposées par le biais du concours commun des sept IEP de région (Aix, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Saint-Germain-en-Laye), qui recrute un millier d’étudiants chaque année, pour près de 10 000 candidats.

Deux campus, une même offre pédagogique

Le campus stéphanois va prendre place dans l’ancienne Maison de l’université, mise à disposition par l’université Jean-Monnet-Saint-Etienne, principale partenaire du projet. Les étudiants y suivront le même cursus qu’à Lyon. « Les enseignements, le programme, les examens seront les mêmes », souligne le directeur.

Le site accueillera les étudiants de première et de deuxième année (la troisième s’effectuant à l’étranger), mais l’objectif est aussi de développer une offre de master. « Un étudiant pourra faire des allers-retours : en suivant ses premières années d’études à Saint-Etienne, puis rejoindre la quatrième et la cinquième année à Lyon. Et inversement, selon ses choix d’orientation », décrit-il. Une stratégie qui s’annonce différente de celle de Sciences Po Paris, qui a développé des antennes dans toute la France seulement en premier cycle.

Un double diplôme en économie gestion

Le site de Saint-Etienne aura tout de même ses particularités dès la licence. Il accueillera un nouveau diplôme d’établissement, sur la Russie et le monde slave. Une façon de renforcer encore la forte coloration internationale de cet IEP : 80 % de ses étudiants suivent, en première et en deuxième année, un diplôme d’établissement sur une aire culturelle (Afrique, Europe, Asie, Etats-Unis, monde arabe, Asie, Amérique latine).

Un double cursus devrait également être proposé sur le campus stéphanois. « Nous travaillons avec l’université Jean-Monnet afin que nos étudiants de Saint-Etienne puissent s’inscrire, en parallèle, en licence d’économie-gestion, avec des emplois du temps aménagés », indique Renaud Payre. Ils pourront ainsi décrocher, en plus du diplôme de l’IEP, une licence d’éco-gestion. « Un double diplôme dès le premier cycle, c’est assez inédit », estime le responsable, qui espère développer des partenariats similaires en droit.

Le budget du projet, financé sur fonds propre par l’IEP – principalement grâce aux droits d’inscription – se monte à 100 millions d’euros, en incluant des investissements pour développer la vie étudiante.

« Nous allons sur un nouveau territoire, avec un accès aux collectivités locales, aux acteurs économiques et culturels qui servira notre objectif de développer la formation continue et celle des élus », fait valoir Renaud Payre. « Ce campus entre parfaitement dans le cadre de l’université intégrée de Lyon que nous sommes en train de construire », ajoute-t-il. L’université de Lyon – regroupement de 12 établissements, y compris à Saint-Etienne – doit rendre son dossier fin novembre pour briguer le label « Initiative d’excellence », qui distingue les pôles universitaires d’envergure mondiale, avec un soutien financier de plusieurs millions d’euros à la clé. « Ce que nous testons avec l’université Jean-Monnet pourrait être décliné avec d’autres établissements du site », espère-t-il.