Manifestation contre la loi travail : début du procès du policier jugé pour avoir frappé un lycéen
Manifestation contre la loi travail : début du procès du policier jugé pour avoir frappé un lycéen
Le Monde.fr avec AFP
Cet incident était devenu l’une des affaires emblématiques des violences reprochées aux forces de l’ordre pendant la mobilisation contre la loi El-Khomri.
Manifestations contre la loi El Khomri : un lycéen violemment frappé par la police, l'IGPN saisie
Durée : 00:30
Le policier qui avait asséné un violent coup de poing sur le visage d’un lycéen à Paris, fin mars, lui cassant le nez, comparaît jeudi 10 novembre devant le tribunal. Agé de 26 ans, le fonctionnaire est poursuivi pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique.
En pleine vague de manifestations contre la loi travail, cet incident, survenu le 24 mars près du lycée Bergson (dans le 19e arrondissement de Paris), était devenu l’une des affaires emblématiques des violences reprochées aux forces de l’ordre pendant la mobilisation.
La scène avait été filmée. La vidéo montre le lycéen à terre, entouré de policiers qui le somment de se lever, avant de lui prendre les bras pour le remettre debout. C’est alors qu’un policier casqué lui porte un violent coup de poing au visage, qui fait basculer et tomber l’adolescent. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était dit « choqué » par la scène.
68 réclamations au Défenseur des droits
Quelques jours après les faits, le policier avait été placé en garde à vue à l’IGPN (Inspection générale de la police nationale, la « police des polices »), avant de ressortir avec une convocation devant le tribunal. Face à l’IGPN, le policier a reconnu « avoir usé à tort d’une force disproportionnée », selon le quotidien Libération.
Le lendemain des faits, des jeunes s’en étaient pris à deux commissariats parisiens, dans les 10e et 19e arrondissements, lançant notamment des projectiles sur les façades et tentant de briser les vitres blindées.
Le débat sur les violences, qu’elles soient le fait de manifestants ou de policiers, a rythmé la mobilisation du printemps contre la loi travail. Un collectif a adressé au Défenseur des droits 68 réclamations, dénonçant des coups de matraque et des jets de gaz lacrymogènes gratuits, ainsi que des insultes, à Paris comme dans le reste de la France. Selon le ministère de l’intérieur, quelque 600 membres des forces de l’ordre ont de leur côté été blessés en marge des manifestations.