En Corée du Sud, l’opposition fait un pas vers la destitution de la présidente
En Corée du Sud, l’opposition fait un pas vers la destitution de la présidente
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Les partis d’opposition envisagent une procédure de destitution. Mais ils ne détiennent que 55 % des sièges parlementaires, soit moins que les deux tiers des voix, requis pour un tel vote.
La cote de popularité de la présidente Park Geun-hye est tombée à 5 %, ce qui est sans précédent pour un chef de l’Etat en Corée du Sud depuis l’avènement de la démocratie, en 1988. | KIM KYUNG-HOON / REUTERS
La présidente sud-coréenne Park Geun-hye est de plus en plus isolée. Elle est empêtrée dans un énorme scandale de corruption, et le parquet a annoncé dimanche 20 novembre qu’il la soupçonnait désormais de « collusion » avec les acteurs de cette retentissante affaire qui a jeté la population dans la rue.
Les partis d’opposition envisagent une procédure de destitution. Mais ils ne détiennent que 55 % des sièges parlementaires, soit moins que les deux tiers des voix, requis pour voter la destitution. Face à la colère de l’opinion publique, des dizaines de parlementaires appartenant au parti de la présidente se sont dits favorables à cette perspective.
Choi Soon-sil, une amie de la présidente, et An Chong-bum, ancien conseiller présidentiel, ont été officiellement inculpés d’abus de pouvoir, ont annoncé dimanche les services judiciaires.
On leur reproche d’avoir fait pression sur de grands groupes industriels pour qu’ils contribuent au financement de deux fondations. Plus de 50 groupes, parmi lesquels les géants Samsung et Hyundai, ont été contraints de verser 77,4 milliards de wons (61,8 millions d’euros) à deux fondations créées par Mme Choi.
Nouvelles manifestations
Samedi, plusieurs centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour le quatrième week-end d’affilée de manifestations contre la présidente Park, dont le mandat de cinq ans doit s’achever en février 2018. Sa cote de popularité est tombée à 5 %, ce qui est sans précédent pour un chef de l’Etat en Corée du Sud depuis l’avènement de la démocratie, en 1988. La présidente devrait s’accrocher à son poste, car un chef de l’Etat en exercice ne peut être poursuivi au pénal, sauf pour insurrection ou trahison.