Le Sénat rejette le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en deuxième lecture
Le Sénat rejette le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en deuxième lecture
Le Monde.fr avec AFP
L’ensemble des sénateurs de droite a voté une motion préalable selon laquelle il n’y a pas lieu de délibérer.
Le Sénat, à majorité de droite, a rejeté jeudi 1er décembre en deuxième lecture le dernier budget de la Sécurité sociale du quinquennat par l’adoption, contre l’avis du gouvernement, d’une motion préalable selon laquelle il n’y a pas lieu de délibérer. Cent quatre-vint-sept sénateurs, l’ensemble de la droite, ont voté cette motion, tandis que la gauche, par 154 voix, a voté contre.
Le projet de loi, que le Sénat avait profondément modifié en première lecture, repartira pour une ultime lecture à l’Assemblée nationale, où les députés auront le dernier mot. Une commission mixte paritaire entre les deux chambres avait échoué à trouver un accord.
« Un désaccord sur la réalité du retour à l’équilibre »
« Le rejet en bloc du texte illustre le clivage entre la majorité présidentielle et l’opposition, a remarqué la ministre de la santé, Marisol Touraine. Ce sont deux visions de la protection sociale qui se font face, annonçant la campagne présidentielle. »
Elle s’en est également prise au candidat des Républicains à la présidentielle :
« Il y a quelques semaines, je pointais devant vous le risque d’une privatisation de la Sécurité sociale qu’entraîneraient les projets des différents candidats à la primaire de la droite et du centre. Vous vous montriez sceptiques, mais c’est pourtant ce que prévoit, noir sur blanc, le programme de François Fillon. »
Le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, a pour sa part défendu « un texte cohérent avec les nouvelles prévisions macroéconomiques ». « Nous avons un désaccord sur la réalité du retour à l’équilibre », a répondu le rapporteur général Jean-Marie Vanlerenberghe (UDI-UC). « Il n’y a pas ici de partisans et d’opposants à la Sécurité sociale : nous la défendons tous », a-t-il ajouté. « Pour que le débat continue, il aurait fallu qu’il y ait un espoir d’accord, a lancé de son côté Gérard Roche (UDI-UC). Or la porte a été fermée par le gouvernement. »