Kering améliore sa politique parentale
Kering améliore sa politique parentale
LE MONDE ECONOMIE
Le groupe de luxe, qui compte 38 500 collaborateurs dans le monde, proposera notamment 14 semaines rémunérées à 100 % au titre du congé maternité.
Le groupe de luxe et lifestyle Kering a annoncé mercredi 14 décembre la mise en place dès 2017 d’une nouvelle politique parentale pour l’ensemble de ses salariés à travers le monde. A compter du 1er janvier 2017, ses 38 500 collaborateurs ayant au moins une année d’ancienneté et répartis dans environ 60 pays pourront bénéficier de 14 semaines rémunérées à 100 % au titre du congé maternité ou adoption et de cinq jours, également payés à 100 %, au bénéfice du congé paternité ou partenaire.
Dans les pays où la législation est plus favorable, celle-ci sera appliquée. Le standard de 14 semaines, préconisé par l’Organisation internationale du travail (OIT), vise à « développer un environnement de travail plus durable et favoriser le partage d’une culture commune au sein du groupe », précise Béatrice Lazat, directrice des ressources humaines de Kering. Concrètement, aux Etats-Unis par exemple où le groupe compte quelque 5 400 employés, la législation varie selon les Etats mais les douze semaines de congé maternité en vigueur sous la loi fédérale ne sont absolument pas rémunérées dans leur totalité. Il n’existe pas de congé paternité et les douze semaines de congé pour adoption ne donnent droit à aucune compensation financière.
Politique parentale globale
Dans un tout autre domaine, le groupe AXA prévoit lui aussi de mettre en place au premier jour de 2017 une politique parentale globale, sur la base d’un congé maternité ou parental (en cas d’adoption) de 16 semaines et d’un congé paternité (coparental) de 4 semaines. Présent dans 64 pays, l’assureur appliquera cette nouvelle donne à plus de 150 000 collaborateurs. « C’est un signe fort envoyé à tous les salariés. Elle va également rendre notre entreprise plus attractive et nous permettre d’attirer et de fidéliser les meilleurs talents », explique dans un communiqué Rino Piazzolla, directeur des ressources humaines.
Relativement précurseur en la matière, juste après Danone et son programme de santé Dan’Cares, L’Oréal a planché dès 2012 sur la meilleure façon de « faire groupe » tant dans la stratégie d’entreprise que dans sa dimension sociale. Le programme « Share and Care » a vu le jour le 1er janvier 2014 et concerne aujourd’hui les 85 000 salariés (dont 64 % de femmes) du géant français de la cosmétique. « Il repose sur quatre piliers, détaille Bertrand de Senneville, directeur général des relations sociales du groupe. La protection en cas d’accidents de la vie, invalidité ou décès ; la couverture maladie ; la parentalité (14 semaines de congé maternité) et enfin la qualité de vie au travail. » Et d’ajouter : « Ces politiques, que nous n’imposons pas mais co-construisons avec les pays concernés, nous permettent évidemment d’attirer et de fidéliser les talents dont le groupe a besoin tant dans ses bureaux que ses usines ou sur les routes que sillonnent les commerciaux. » Fort de cette expérience, L’Oréal a participé à la création par l’OIT en 2015 d’un club d’entreprises pour l’universalisation du socle de protection sociale. Club qui fédère à ce jour une petite dizaine de membres.
La prévention des discriminations
Le leader du luxe mondial LVMH s’est lui aussi engagé à présenter au printemps 2017 un projet d’ensemble baptisé « Cœur social », qui comprendra plus largement les sujets de parentalité, de santé et de formation professionnelle. Dans leur communication sur ces avancées sociales, les deux grands groupes de luxe et de mode mondiaux que sont Kering et LVMH insistent tout particulièrement sur l’aspect égalitaire des mesures quelles que soient les particularités de ceux auxquels elles s’appliquent.
Dans son rapport « Responsabilité sociale 2015 », LVMH énonce en deuxième principe fondamental, derrière l’attention portée aux conditions de travail, la prévention des discriminations et le respect de la singularité. Kering, dans sa nouvelle politique mondiale de parentalité est aussi très clair : « Il s’agit de promouvoir l’égalité entre les parents indépendamment de leur situation personnelle ». Un engagement discret mais réel pour la reconnaissance de l’homoparentalité.