Université Montpellier-III Paul-Valéry, en avril 2014. | Flickr Camille Stromboni

Le projet d’arrêté légalisant le tirage au sort à l’université, utilisé ces dernières années pour départager les candidats à l’entrée de certaines licences sous tension, n’a finalement pas été soumis aux élus de la communauté universitaire, mardi 17 janvier. Le texte, qui précise les critères appliqués lors de la répartition des candidats par l’algorithme d’Admission post-bac (APB 2017), a été retiré à la dernière minute par le ministère de l’éducation nationale, alors qu’il figurait initialement à l’ordre du jour du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche.

D’après le ministère, ce retrait vise à ouvrir une réflexion sur ce sujet sensible du mode de répartition des bacheliers à l’entrée de l’université dans les filières très demandées. Il s’agit d’une demande des représentants de l’enseignement supérieur (présidents d’université, syndicats d’étudiants et des personnels), tous opposés au tirage au sort.

Avec le boom démographique (30 000 à 40 000 nouveaux étudiants arrivent chaque année aux portes de l’université), certaines licences n’ont plus assez de places pour accueillir tous les bacheliers qui le souhaitent. Un phénomène qui concerne tout particulièrement les sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), ou encore la psychologie. Les universités ayant fixé des capacités d’accueil limitées dans ces filières ont parfois recours au tirage au sort en dernier ressort, une fois le critère géographique et l’ordre des vœux émis par le candidat pris en compte.

Lors d’APB 2016, le tirage au sort a été moins fréquent que l’année précédente, mais il a tout de même touché 76 formations, avec au moins 3 500 lycéens refusés dans la licence qu’ils demandaient pourtant en premier choix dans leur académie, selon le ministère.

Ces derniers mois, les tribunaux administratifs saisis par des bacheliers recalés à l’entrée d’une formation ont estimé que le tirage au sort n’avait pas de véritable base juridique, d’où cette volonté du ministère de le légaliser.