LE JOURNAL DE LA CAN Eliminés en quarts de finale, les Sénégalais sont à court de palabres
LE JOURNAL DE LA CAN Eliminés en quarts de finale, les Sénégalais sont à court de palabres
Par Ndiassé Sambe (contributeur Le Monde Afrique, Dakar)
Football, crise en Gambie, Union africaine : après un mois de janvier riche en suspense sportif et politique, le pays s’ennuie ferme.
Ces dernières semaines, les Sénégalais ont vécu au rythme de la Coupe d’Afrique des nations et des soubresauts de la crise gambienne. Lundi 30 janvier encore, ils espéraient qu’Abdoulaye Bathily, qui briguait le poste de président de la Commission de l’Union africaine, allait rafler la mise et leur donner matière à palabres. Mais, comme l’a ironisé un certain « BNF » sur les réseaux sociaux : « Monsieur 1 % lors des élections sénégalaises, pouvait-il légitimement gagner une compétition africaine ? »
Après avoir raccompagné Adama Barrow à Banjul et subi l’élimination des Lions de la Teranga par le Cameroun en quarts de finale de la CAN, le pays, qui compte le plus de sélectionneurs et de politiciens au kilomètre carré, risque de traverser l’ère du vide pendant un bon moment.
La passion de la polémique
Car, au pays de la teranga (« l’hospitalité »), on se passionne pour le foot et les débats politiques. Les wérenté (« discussions, polémiques » en wolof) font partie du quotidien et animent toutes les discussions. La CAN n’a épargné personne. Certains Sénégalais n’en reviennent toujours pas d’avoir entendu, vendredi, l’un des plus célèbres prêcheurs religieux étaler sa connaissance du foot sénégalais à la fin de son émission radio, la veille du match Sénégal-Cameroun.
Mais, dans les prochains jours, les débats sur l’équipe nationale vont s’éteindre très rapidement sur les places publiques, dans les transports, les gargotes, les écoles, les bureaux, d’autant que l’élimination a été, une fois n’est pas coutume, déjà en partie digérée. Cette fois, pas de chasse à l’entraîneur ni aux joueurs, et pas de demande de démission du président de la Fédération ou du ministre des sports. Le débat est clos avant même d’avoir été ouvert !
Il va donc falloir trouver un nouveau sujet pour alimenter les conversations. Parce que le foot, c’est fini, terminé… Le prochain match est dans sept mois. La politique ? Les élections législatives n’auront lieu qu’en juillet.
Aujourd’hui, il n’y a pas même pas une rumeur de remaniement ministériel pour se mettre quelque chose sous la dent ni de fête religieuse pour meubler le quotidien. Mais, au Sénégal, la disette de sujets ne dure jamais longtemps. On n’est pas à l’abri d’un buzz pour remettre le couvert. D’ailleurs, il paraîtrait que le célèbre lutteur Balla Gaye 2 est en passe de se réconcilier avec sa première épouse... On en parle ?