Employees of the Vivarte clothing group wave flags as they stage a demonstration outside the company headquarters in Paris on January 23, 2017. A crucial week starts on January 23 for the employees of the French fashion group Vivarte (La Halle, Andre, Caroll, San Marina), as they are called to protest against the drastic reorganisation of the group : nearly 2,000 jobs might be threatened. / AFP PHOTO / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

La restructuration de Vivarte (La Halle aux chaussures, La Halle aux vêtements, Minelli, San Marina, Caroll…) avance à marche forcée. Après l’annonce, lundi 23 janvier, de deux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), les réunions, qui ouvrent une période de quatre mois avant que les comités d’entreprise (CE) ne rendent leur avis, ont été fixées.

Le CE de Vivarte Services, la filiale abritant les fonctions supports du groupe, commencera à examiner le 25 février le PSE le concernant. Sur la table : la suppression de 132 postes sur 217, dont 57 licenciements. Rendez-vous est pris le 6 février pour La Halle aux chaussures, qui risque de perdre 736 postes selon les syndicats. Des plans qui s’ajoutent aux cessions des enseignes André et Naf Naf.

Des mesures drastiques qui ont poussé l’intersyndicale à réclamer des comptes quant à l’utilisation des 44 millions d’euros perçus sur trois ans au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). La question a été abordée mardi 31 janvier lors de la première rencontre officielle entre la ministre du travail, le secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue, et la direction générale de Vivarte, qui a pu « réexpliquer son plan, que nous ne connaissions que par les syndicats et la presse », explique-t-on dans l’entourage de Myriam El Khomri. « Nous avons compris que les actionnaires n’étaient pas voués à rester », ajoute-t-on, appuyant l’idée selon laquelle Patrick Puy, directeur général du groupe, serait en train de renégocier la dette auprès de certains des fonds créanciers.

« Manque de transparence »

Les deux ministères ont indiqué vouloir plus d’éclaircissements sur la stratégie à long terme envisagée pour l’entreprise. Dans l’entourage de M. Sirugue, on se dit prêts à se remettre autour de la table pour accompagner au mieux les personnels touchés par les cessions, « si le plan industriel se révèle crédible… mais, pour l’instant, le manque de transparence prévaut ».

Le ministère du travail estime que cet éclaircissement doit passer par la rencontre entre les actionnaires et les syndicats, comme souhaité par ces derniers. Les deux ministères devaient d’ailleurs cosigner un courrier, envoyé mercredi 1er février, pour soutenir cette demande. Enfin, des éléments ont été demandés sur les bilans des quatre plans qui ont été mis en place en 2015, afin de connaître la situation actuelle des personnes concernées.

« Pour Vivarte, qui pâtit de la spéculation qui a été faite sur la valeur de l’entreprise, un démantèlement n’est pas forcément négatif », explique Bertrand Biette, avocat au sein du cabinet Fidal. Reste à trouver des repreneurs.