Mini-série sur Arte à 20 h 55

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Tout juste remis en liberté conditionnelle après vingt-deux ans passés derrière les barreaux, l’ancien braqueur James Victor Rose, 61 ans, dit Jimmy, chantonne et nous explique, en ouverture de chacun des trois épisodes de cette mini-série : « En taule, j’ai passé un diplôme, j’ai fait un peu de physique. Il y a la loi de ce mec, là, Isaac Newton, qui pense que pour chaque action il y a une réaction. Eh bien c’est comme ça que je vis ! »

De fait, plus cette grande gueule va se sentir méprisée, voire rejetée, par une partie des siens, habitués à vivre sans lui et sans la honte qu’il leur inspire, plus il va s’activer pour leur prouver qu’il est de retour pour le bien de tous.

Ray Winstone incarne James Victor Rose alias Jimmy. | ARTE.TV

Se battre contre l’adversité sans jamais baisser les bras, voilà ce que voulait dire Issac Newton selon Jimmy. Jacky, sa femme, peut bien lui avouer qu’elle ne l’aime plus ; son fils, Joe, peut bien ne plus vouloir entendre parler de lui ; sa petite-fille, Ellie, a beau être tombée dans la drogue au côté d’un dealer à la petite semaine : Jimmy a pour obsession de vouloir reprendre sa place « naturelle » de pater familias et de protéger sa famille de tout type d’aléa… Au point de sincèrement s’étonner que sa fille ne lui ait pas expliqué tous les problèmes qu’elle rencontrait, à un moment donné, afin qu’il l’aide… depuis la prison.

Mais que peut un homme de bonne volonté après avoir été écarté de la vie sociale pendant plus de vingt ans ? Le caïd que l’on respectait n’est plus qu’un has been, l’ancien lion superbe et généreux dépend de chacun pour utiliser les nouveaux moyens électroniques. Et puis, comment s’y prendre pour remettre d’aplomb, légalement, la vie des siens ? Jimmy va passer son temps à être en réaction, toujours courant, râlant, brutalisant… tout en réengageant d’émouvantes relations avec eux.

Oscillant continuellement entre légèreté et gravité, entre scènes d’action et moments très tendres, The Trials of Jimmy Rose (Liberté conditionnelle), mini-série produite par la chaîne britannique ITV, file à vive allure mais fait preuve d’un bel équilibre dans sa construction et jouit d’un excellent jeu d’acteurs.

Liberté conditionnelle, mini-série créée par Alan Whiting. Avec Ray Winstone et Amanda Redman (Grande-Bretagne, 2015, 3 × 45 min, en VF et VOSTF).