Le Kremlin juge « absurdes » les accusations d’ingérence dans la campagne de Macron
Le Kremlin juge « absurdes » les accusations d’ingérence dans la campagne de Macron
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
L’équipe d’Emmanuel Macron dit avoir essuyé des milliers de cyberattaques depuis l’entrée en campagne de l’ancien ministre de l’économie.
Le Kremlin a qualifié d’« absurdes », mardi 14 février, les accusations de piratage et d’ingérence russe dans la campagne électorale d’Emmanuel Macron. La Russie n’a pas l’intention de s’immiscer dans des processus électoraux à l’étranger, a ajouté le porte-parole de la présidence russe. « Qu’il y a une campagne hystérique anti-Poutine dans certains pays à l’étranger est, en revanche, un fait évident », a poursuivi Dmitri Peskov.
L’équipe d’Emmanuel Macron dit avoir essuyé des milliers de cyberattaques depuis l’entrée en campagne de l’ancien ministre de l’économie et a exhorté l’Etat à prendre des mesures face au risque d’ingérence étrangère dans l’élection présidentielle en France.
La Russie a déjà été accusée d’être derrière les piratages informatiques qui ont visé le Parti démocrate et sa candidate Hillary Clinton, battue par le républicain Donald Trump dans la course à la Maison Blanche.
« Plusieurs milliers d’attaques mensuelles »
Dans une tribune publiée dans Le Monde mardi, le secrétaire général du mouvement En marche ! appelle à ne pas « laisser la Russie déstabiliser la présidentielle en France ». « Le site Internet du mouvement En marche ! et ses infrastructures font l’objet de plusieurs milliers d’attaques mensuelles sous diverses formes », écrit Richard Ferrand.
« L’objectif est de pénétrer dans nos bases de données et nos boîtes e-mails afin de les pirater. Si ces attaques réussissaient, l’animation de la campagne d’En marche ! deviendrait extrêmement difficile, sinon impossible », poursuit-il. « Ces attaques proviennent principalement d’Ukraine, pour près de la moitié d’entre elles », écrit-il. « Ce qu’indique de manière certaine la nature de ces attaques, c’est qu’elles sont organisées et coordonnées par un groupe structuré, et non par des hackeurs solitaires. »
En France, si le risque de cyberattaques susceptibles de perturber ou d’influencer le processus démocratique est pris au sérieux, les autorités refusent jusqu’à présent, contrairement à Washington ou à Berlin, de pointer du doigt Moscou.