Le risque d’attaques informatiques contre les partis politiques lors de l’élection a été pris très au sérieux par les plus hautes autorités de l’Etat. Dès l’automne, alors que le piratage du Democratic National Committee fait des remous, le Secrétariat général à la défense et à la sécurité nationale (SGDSN), qui chapeaute l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi) a organisé un séminaire à destination des principales formations politiques afin de les sensibiliser aux possibles scénarios d’attaques et aux bonnes pratiques.

L’Anssi, dont le périmètre des missions est cantonné à la protection des infrastructures critiques de l’Etat, des administrations et des entreprises les plus stratégiques, ne dispose pas de mandat concernant les partis politiques. Au sein cette agence rattachée à Matignon, on craignait même de prêter le flanc à des accusations de parti pris politique.

Un moyen a été choisi par l’Elysée pour intégrer l’Anssi dans le paysage institutionnel. Un candidat déclarant subir une attaque « susceptible d’entraver significativement le déroulement de sa campagne » pourra s’adresser à la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP). Cette dernière, chargée notamment de « veiller au bon déroulement de la campagne électorale », a été mise en place, comme avant chaque élection présidentielle, dimanche 26 février. La CNCCEP pourra faire, avec l’avis du Conseil constitutionnel et l’accord du candidat concerné, une demande d’expertise auprès de l’Anssi. La Commission communiquera les résultats de cet examen au candidat et pourra, le cas échéant, « s’exprimer publiquement pour apporter aux électeurs les éléments nécessaires à une expression libre et éclairée de leur suffrage ».