Donald Trump à la Maison Blanche, le 22 mars. | CARLOS BARRIA / REUTERS

Mercredi 22 mars

Le baptême du feu du chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson n’aura pas été des plus simples. Le secrétaire d’Etat a accueilli à l’occasion d’une réunion les soixante-sept membres de la coalition internationale contre l’organisation Etat islamique (EI). Evénement assombri par un attentat à Londres et un raid meurtrier sur des civils en Syrie.

Alors que Donald Trump a été élu sur un programme de politique étrangère isolationniste et veut doper le budget de la défense de 10 % – contre une baisse de 28 % des ressources de la diplomatie –, il a demandé au Pentagone de lui fournir un plan complet de lutte contre l’EI afin d’« éradiquer cet ennemi abominable ».

Adoptant le même ton martial dans leur déclaration finale, les Soixante-huit ont fait part de leur unité « dans [leur] détermination à éliminer cette menace planétaire ». Dénonçant une « force mondiale du mal », Rex Tillerson a promis la « mort » prochaine du chef de l’EI, Abou Bakr Al-Baghdadi, de la même manière que le leader historique de la nébuleuse Al-Qaida, Oussama Ben Laden, tué en mai 2011. « Ce n’est qu’une question de temps », a-t-il promis.

Il s’agissait de la dixième réunion de cette coalition, mise sur pied en septembre 2014 par le président de l’époque Barack Obama. Selon Washington, ses opérations – notamment plus de 19 000 frappes – ont permis de « libérer » 62 % des territoires en Irak et 30 % en Syrie que l’Etat islamique détenait à son apogée en 2014.

Le tweet du jour

« Trump finit toujours par avoir raison. C’en est presque terrifiant. » Le président américain savoure une petite victoire en retweetant ce message d’un de ses supporteurs. Dans la tourmente pour avoir accusé sans éléments tangibles Barack Obama de l’avoir placé sur écoute, le locataire de la Maison Blanche s’est dit conforté par les déclarations du président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants sur de possibles opérations de surveillance non révélées à ce jour. Devin Nunes a affirmé, tout en restant évasif sur les détails, que les agences de renseignement américaines avaient intercepté des communications des membres de l’équipe Trump durant la période de transition.

La citation du jour

« Ça me brise le cœur de voir des familles déchirées, comme ce qui est en train d’arriver. C’est vraiment triste, ce n’est pas ce que nous sommes, nous les Américains. »

Le magnat israélo-américain de l’audiovisuel Haim Saban, créateur de la saga des « Power Rangers », a été décoré d’une étoile sur le « Walk of Fame » à Hollywood. L’homme de 62 ans a profité de ces honneurs pour dénoncer la politique anti-immigration de Donald Trump. Né en Egypte en 1944, M. Saban est arrivé en Israël quand il avait douze ans. Il s’est installé en France en 1975, avant de gagner Los Angeles à la fin des années 1980.

En bref

  • Ultimes négociations avant un vote crucial sur « Obamacare »

A la veille d’un vote aussi crucial qu’emblématique au Congrès pour abroger la loi sur la santé de son prédécesseur, Donald Trump n’était toujours pas certain de l’emporter, en raison de la rébellion d’une partie de la majorité républicaine.

La droite du Grand Old Party estime la proposition de l’administration actuelle encore trop dispendieuse pour l’Etat fédéral, tandis que les modérés s’inquiètent de la hausse prévue du coût de l’assurance-maladie pour certaines populations, et de la perte de couverture de 14 millions d’Américains dès 2018, année des élections législatives.

Alors que la minorité démocrate est totalement opposée, les chefs de file des républicains sont contraints de limiter les défections au sein de leur groupe à une vingtaine seulement, sur 237 représentants.

  • Des emails envoyés par Rex Tillerson lorsqu’il était PDG d’ExxonMobil introuvables

Des emails envoyés par le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson lorsqu’il était encore PDG du groupe pétrolier ExxonMobil sont introuvables alors que la justice veut les obtenir, ont annoncé les avocats du groupe pétrolier. Il s’agit des messages signés du pseudonyme de « Wayne Tracker » et datés du 5 septembre au 28 novembre 2014

Une enquête ouverte en novembre 2015 par le procureur général de New York cherche à établir si la compagnie a correctement informé les investisseurs et le grand public des risques financiers potentiels posés par le besoin de limiter l’utilisation des énergies fossiles pour lutter contre le réchauffement climatique.