Fin de semaine chahutée pour François Fillon
Fin de semaine chahutée pour François Fillon
Malgré des intentions de vote en baisse, le candidat de la droite se dit convaincu d’être présent au second tour.
François Fillon, le 24 mars à Cambo-les-Bains. | IROZ GAIZKA / AFP
La semaine s’est achevée pour François Fillon sous des jets d’œufs et un concert de casseroles, lors d’une visite dans une exploitation de piments d’Espelette à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques). Il y a été accueilli par une trentaine de manifestants pour la libération de militants basques, qui lui ont jeté des projectiles et ont scandé « Fillon en prison », « Fillon, démission » ou bien encore « Penelope, l’enveloppe ». « Ces manifestations, c’est une insulte à la démocratie, c’est une insulte aux millions de Français qui me soutiennent », a réagi François Fillon, qui a ajouté : « Plus ils manifesteront, plus les Français me soutiendront. »
Il a ensuite ironisé sur les dernières révélations concernant des cadeaux de valeur qui lui ont été faits alors qu’il était premier ministre : « Surtout, ne me faites pas de cadeaux, il va falloir que je déclare la valeur. » Après la polémique autour des costumes de luxe offerts en février par son « ami » Robert Bourgi, d’une valeur de 13 000 euros et qu’il a finalement « rendus », M. Fillon a reconnu qu’il possédait deux montres de plus de 10 000 euros chacune, dont l’une lui a été donnée en cadeau « absolument désintéressé » en 2009, alors qu’il était premier ministre, par un homme d’affaires italo-suisse, Pablo Victor Dana. Selon France Info, la deuxième lui a été offerte en 2013 par le manufacturier suisse Rebellion à l’occasion des 24 Heures du Mans, où le patron de cette entreprise était à la tête d’une écurie automobile. Un cadeau là encore qualifié de geste « amical » par la source citée par la radio.
Convocation de son épouse chez les juges
En dépit des affaires qui fragilisent sa campagne depuis plusieurs semaines, le candidat a confié aux journalistes présents qu’il était sûr d’être « qualifié » pour le second tour de la présidentielle, et de l’emporter face à Marine Le Pen. Selon un sondage BVA publié samedi, M. Fillon enregistre une baisse de 2,5 points, totalisant 17 % des intentions de vote, loin derrière Emmanuel Macron (26 %) et Marine Le Pen (25 %).
Revenant sur ses accusations à l’encontre de l’Elysée, il a en outre réaffirmé que des « soupçons lourds » pesaient sur le président François Hollande à propos des fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires. « Nous sommes en train d’identifier toutes les infractions qui sont mentionnées dans le livre Bienvenue Place Beauvau : [Bienvenue Place Beauvau : les secrets inavouables d’un quinquennat, d’Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé Robert Laffont, 246 pages, 19,50 euros], dans les jours qui viennent, nous rendrons publique la liste de ces infractions et on demandera qu’une enquête soit ouverte », a-t-il ajouté.
« Quand j’apprends que le président de la République se fait remonter les résultats des écoutes judiciaires, ça veut dire qu’il peut potentiellement écouter un candidat à la présidentielle, qu’on est dans une situation où il est probable que je sois sur écoute », a encore accusé M. Fillon.
La semaine qui s’ouvre devrait être marquée par la convocation de son épouse chez les juges, mardi, à moins que le rendez-vous ne soit discrètement décalé. Soupçonnée d’avoir bénéficié d’emplois fictifs, notamment comme assistante parlementaire de son mari, Penelope Fillon pourrait être mise en examen.
Selon un sondage IFOP paru dans le Journal du Dimanche, 63 % des Français estiment qu’il est justifié que les affaires occupent une place importante dans la campagne, un chiffre qui tombe à 31 % chez les sympathisants du parti Les Républicains