Des canards à l’extérieur d’une ferme à Benesse-Maremne, dans le sud-ouest de la France, le 10 décembre 2015. | IROZ GAIZKA / AFP

Après l’abattage de millions de canards pour stopper l’épidémie de grippe aviaire dans le sud-ouest, une nouvelle mesure contraignante pour les éleveurs va être mise en place durant six semaines. Le gouvernement a décidé d’imposer un vide sanitaire dans les élevages de palmipèdes de 1 134 communes, du 17 avril au 28 mai, selon un arrêté paru dimanche 2 avril au Journal officiel.

Entre ces deux dates, « la mise en place de palmipèdes est interdite » dans les élevages et « un vide sanitaire est obligatoire ». Cette mesure implique que les bâtiments soient vides de tout animal, « nettoyés et désinfectés » et que les déjections animales soient « évacuées » des exploitations, précise le texte.

3,7 millions de canards abattus

Pour reprendre l’élevage de canards et d’oies, les producteurs devront « s’engager par écrit sur l’honneur » à respecter certaines « mesures de biosécurité ». Des tests de dépistage seront en outre pratiqués sur les palmipèdes à plusieurs étapes de leur vie et les véhicules servant à les transporter devront aussi être « nettoyés et désinfectés » entre chaque trajet. Ces règles seront en vigueur jusqu’au 31 mars 2018.

La zone concernée par l’arrêté s’étend sur cinq départements : Haute-Garonne (37 communes), Gers (277 communes), Landes (267 communes), Pyrénées-Atlantiques (320 communes) et Hautes-Pyrénées (233 communes), seflon une liste consultée par l’AFP et qui sera prochainement publiée sur le site internet du ministère de l’Agriculture.

Ce territoire englobe les 709 communes visées depuis janvier par l’abattage préventif des oies et canards, dans le but d’enrayer l’épizootie de grippe aviaire H5N8 apparue fin novembre.

En quatre mois, plus de 3,7 millions de canards ont ainsi été abattus, ce qui a considérablement ralenti la propagation du virus. Au 29 mars, 485 foyers infectieux avaient été recensés dans des exploitations agricoles, en majorité dans les Landes, et 55 cas dans la faune sauvage.

Lors d’un entretien paru dans le journal Sud-Ouest en février dernier, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait précisé que « l’Etat viendra en aide à cette filière et aux éleveurs touchés. Et le plus rapidement possible, d’autant plus que certains ont été touchés deux fois. (…) Les aides seront destinées aux éleveurs et à l’aval de la filière. » Il y déclare aussi que l’objectif de paiement des indemnités de 2016 est fixé au mois d’avril.

La grippe aviaire dans le Sud-Ouest, cartographie d’une épidémie