Un DJ britannique ayant fait polémique en Tunisie après avoir mixé l’appel à la prière musulman dans une boîte de nuit et le gérant de cet établissement vont être jugés pour « outrage aux bonnes mœurs », a annoncé mardi à l’AFP une source judiciaire.

Le patron de cette discothèque de Hammamet, station balnéaire à une soixantaine de km au sud de Tunis, « a été entendu par le parquet et un mandat de dépôt a été émis à son encontre », a déclaré le porte-parole du parquet de Grombalia, Ylyes Miladi.

« Outrage aux bonnes mœurs »

Trois personnes en tout, dont le DJ britannique, Dax J, « qui est en état de fuite » et un organisateur, ont été déférées devant le tribunal de Hammamet pour « outrage public à la pudeur », « outrage aux bonnes mœurs et à la morale publique » selon les articles 226 et 226 bis du Code pénal, a précisé M. Miladi.

Une vidéo qui a beaucoup circulé en Tunisie montre des jeunes en train de danser sur un mix de l’appel à la prière dans une discothèque à l’occasion d’une soirée notamment animée par des DJ étrangers. Dax J, installé à Berlin, est classé dans les meilleurs DJ du monde par le magazine Resident Advisor’s.

Call To Prayer with Adhan sample by Dax J at Orbit Festival Tunisia 2017
Durée : 01:20

Les autorités avaient annoncé lundi 3 avril avoir décidé la fermeture de la boîte de nuit, ainsi que l’ouverture d’une enquête. « Se moquer des sentiments des Tunisiens et de leurs principes religieux est une chose absolument inacceptable », a ensuite dénoncé le ministère des Affaires religieuses dans un communiqué, en critiquant « des actes portant atteinte au sacré et aux rites religieux ».

« Un pays sans danger terroriste »

Organisatrice de l’événement qui s’est tenu de vendredi soir 31 mars à dimanche matin, l’équipe d’Orbit Festival a de son côté « décliné toute responsabilité » et « présenté (ses) excuses », dans un message publié sur sa page officielle Facebook. Dax J présente lui aussi ses « sincères excuses » et assure qu’il n’a « jamais voulu provoquer ou offenser quiconque ».

« Dax J est anglais et a joué ce titre récemment en Europe », il n’a pas réalisé « que cela pouvait offenser le public d’un pays musulman comme le nôtre », a ajouté l’équipe du festival. Précisant : « par cet événement, nous voulions donner l’image d’un pays amoureux de la vie, de la joie mais aussi un pays où il fait bon vivre et sans aucun danger terroriste ».