La sélection séries TV du « Monde »
La sélection séries TV du « Monde »
Chaque mardi, La Matinale vous propose sa liste de séries à (re)-découvrir.
LA LISTE DE LA MATINALE
Au menu cette semaine : l’efficace série sur les agents de stars a réussi à attirer, pour sa deuxième saison, Isabelle Adjani et Juliette Binoche ; Arte propose une nouvelle mini-série (trois épisodes en une seule soirée) sur la gentrification d’un quartier de la périphérie de Londres.
« Dix pour cent », inégale mais jubilatoire
Ils arrivent dans DIX POUR CENT Saison 2 !
Durée : 00:42
Fondée sur l’expérience et les souvenirs de l’agent d’acteurs Dominique Besnehard (devenu producteur), la saison 1 de Dix pour cent, créée par Fanny Herrero et supervisée par le cinéaste Cédric Klapisch, a été l’une des meilleures surprises procurées en 2015 par l’unité fiction de France 2. La bonne idée est d’avoir mis au centre du propos une équipe de quatre agents et de leurs assistants, aux prises avec leurs célèbres clients, parfois difficiles à « cadrer » sur les plateaux de tournage ou dans les débordements de leur vie privée.
Moins bonne peut-être est celle d’avoir imposé à cette agence – en difficulté financière après la mort de son fondateur – un nouveau boss, dont le rôle est écrit et incarné de manière un peu trop caricaturale… Mais, cette saison, Dix pour cent a fait très fort en attirant dans ses filets deux immenses actrices qui témoignent d’un salutaire sens de l’autodérision : Isabelle Adjani et Juliette Binoche. La barre est donc désormais placée haut : qui après elles pour la saison 3 (en cours d’écriture) ? Il se murmure – et Dominique Besnehard l’a fait entendre samedi sur le plateau du « Tube », sur Canal+ − que Mademoiselle Deneuve pourrait entrer dans la danse…. Renaud Machart
Dix pour cent, saison 2, série créée par Fanny Herrero. Avec Camille Cottin, Thibault de Montalembert, Grégory Montel, Liliane Rovère, Fanny Sidney… et la participation d’Isabelle Adjani, Ramzy Bedia, Juliette Binoche, Virgine Efira, Julien Doré (Fr., 2017, 6 x 52 min). Mercredi 19 à 20 h 55 sur France 2 puis sur Pluzz.
« Better Call Saul », toujours plus près de « Breaking Bad »
Better Call Saul Season 3 Promo
Durée : 00:31
La série de Vince Gilligan et Peter Gould, dérivée de Breaking Bad, est repartie pour une troisième saison sur Netflix, à raison d’un épisode par semaine, depuis le mardi 11 avril. L’intrigue reprend exactement où elle s’était arrêtée en saison 2 : l’avocat Jimmy McGill vient d’avouer à son frère aîné, Chuck, grand ténor du barreau, qu’il a falsifié certains de ses documents afin de lui faire perdre un très important client. Or Chuck a tout enregistré à l’insu de Jimmy et compte bien lui faire payer cette félonie, ce qui devrait valoir d’énormes ennuis au cadet. Peut-être même la prison, au vu de certaines photos annonçant cette nouvelle saison…
Cette excellente série permettra de retrouver deux autres magnifiques personnages de Breaking Bad : le taciturnissime Mike Ehrmantraut, ancien flic devenu gardien de parking, dont les activités souterraines instillent un sombre suspense (il était déjà très présent dans les deux premières saisons), mais aussi le placide et pervers Gus Fring (Giancarlo Esposito), dont on devrait découvrir les débuts à la tête de la chaîne de fast-food Los Pollos Hermanos, et, en arrière-cuisine, son trafic de drogue entre Mexique et Etats-Unis. Finesse de l’humour, soin de la réalisation (dans les paysages du Nouveau-Mexique), humanisme des portraits : tout porte à poursuivre le voyage en compagnie des personnages de Better Call Saul. Martine Delahaye
Better Call Saul, saison 3, série créée par Vince Gilligan et Peter Gould. Avec Bob Odenkirk, Jonathan Banks, Rhea Seehorn (EU, 2015, 10 × 45 min). Sur Netflix.
L’Angleterre du XVe siècle en deux séries
The White Queen Trailer
Durée : 02:02
Lorsque débute The White Queen, en 1464, deux maisons royales, celle des Lancastre et celle des York, s’opposent depuis neuf ans pour le trône d’Angleterre. Dix épisodes plus tard, en 1485, après trente ans de guerre civile, Henry Tudor, l’héritier des Lancastre, remporte l’ultime bataille de la Guerre des Deux-Roses. Cette série vient de débuter sur la chaîne de la TNT Numéro 23.
Pour sa part, The White Princess, diffusée sur OCS Max depuis lundi 17 avril, commence trois jours après la fin de The White Queen : la guerre des Deux-Roses vient de prendre fin, Henry Tudor devient roi sous le nom d’Henry VII. Promise au vainqueur, la jeune Elizabeth d’York épouse en pleurant Richard III, dont elle était éprise. Cette union réunit les deux maisons rivales.
THE WHITE PRINCESS Season 1 TRAILER (2017) Starz Series
Durée : 02:15
Sans oublier de verser dans le soap, ces deux séries mettent l’accent sur le rôle des femmes et des mariages politiques dans l’Angleterre du XVe siècle. Il s’agit d’adaptations, par la Britannique Emma Frost, de la saga romanesque The Cousins War, de Philippa Gregory. M. De
The White Queen, série écrite par Emma Frost. Avec Rebecca Ferguson, Max Irons (EU, 2013, 10 x 52 min). Sur Numéro 23, le mercredi à 20 h 55.
The White Princess, série écrite par Emma Frost. Avec Jodie Comer, Jacob Collins-Levy (EU, 2017, 8 x 60 min). Sur OCS Max, le lundi à 20 h 40 et en multidiffusion (en US + 24).
Grandeur et décadence de Pepys Road
Main basse sur Pepys Road (1/3) - bande-annonce - ARTE
Durée : 00:46
Capital, qu’Arte propose sous le titre Main basse sur Pepys Road, est-il une minisérie ou un long téléfilm en trois parties ? On balancera plutôt pour la seconde solution. Quoi qu’il en soit, ces trois épisodes de près d’une heure, diffusés en une seule soirée, tiennent le téléspectateur en haleine, au long d’une intrigue policière dont le dénouement est pour le moins inattendu (certains diront décevant). Mais l’essentiel du propos de cette production de la BBC est magnifié par une unité de temps et de lieu extrêmement condensée : quelques semaines d’une rue de la périphérie de Londres gagnée par la « gentrification ».
Ce coin tranquille connaît l’inflation galopante des prix de l’immobilier, les déboires de réfugiés travaillant sans papiers et les dangers de la radicalisation religieuse. Autant dire qu’il s’agit d’un portrait assez aigre-doux de l’Angleterre multiculturelle et post-Brexit d’aujourd’hui. On remarque, en tête d’affiche, Toby Jones, subtilement inquiétant dans sa banalité de courtier enrichi puis ruiné, qu’on a vu dans la série Wayward Pines et qui incarna, au cinéma, un formidable Truman Capote dans Infamous (2006) de Douglas McGrath (la ressemblance de Jones avec l’écrivain est assez frappante). R. Ma.
Main basse sur Pepys Road (Capital), minisérie d’Euros Lyn. Avec Toby Jones, Rachael Stirling, Rad Kaim, Wunmi Mosaku, Adeel Akhtar, Gemma Jones… (GB, 2015, 3 x 58 min). Jeudi 20 avril à partir de 20 h 55 sur Arte puis Arte + 7.