Un portrait de Xavier Jugelé dans la cour de la préfecture de police de Paris. | Christophe Ena / AP

Le président de la République a rendu hommage mardi 25 avril aux forces de l’ordre lors de la cérémonie nationale dédiée au policier Xavier Jugelé, tué par Karim Cheurfi jeudi 20 avril lors de l’attentat sur les Champs-Elysées.

François Hollande a qualifié de « héros du quotidien » le policier de 37 ans, « un policier conscient de sa mission, un fonctionnaire fier de servir l’Etat, un citoyen engagé dans différentes causes », « assassiné par un terroriste ».

« C’est parce qu’il était policier qu’il a été frappé, et c’est en policier qu’il est tombé. »

Le compagnon de Xavier Jugelé, avec lequel il était pacsé, a lors d’un discours témoigné de sa « douleur extrême », et dit souffrir « sans haine », empruntant cette formule à Antoine Leiris, dont la femme est morte lors de l’attentat du 13 novembre au Bataclan, le laissant seul avec son fils de 17 mois.

Etienne Cardiles a raconté être « rentré le soir sans toi, avec une douleur extrême et profonde qui s’apaisera peut-être un jour ». Il a décrit son compagnon comme un policier mû par « l’intérêt général, le service des autres et la protection de tous » et dont « la tolérance, le dialogue et la tempérance étaient [les] meilleures armes » mais aussi un homme passionné de cinéma et de musique.

Hollande s’adresse à son successeur

Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle, avaient été conviés par François Hollande à la cérémonie, organisée à la préfecture de police de Paris.

A ceux « qui auront à décider pour demain, je leur demande d’accorder les ressources budgétaires nécessaires pour recruter les personnels indispensables à la protection de nos concitoyens », a déclaré le chef de l’Etat. Il a plaidé pour leur « fournir les moyens qui leur permettront d’agir encore plus efficacement ».

Parmi les personnalités présentes figuraient aussi l’ex-chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, les anciens premiers ministres Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, ou encore Jean-Pierre Raffarin, ainsi que le procureur de Paris, François Molins, et les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Claude Bartolone et Gérard Larcher.

Rassemblement de policiers

Xavier Jugelé a été tué jeudi de deux balles dans la tête par Karim Cheurfi, qui a blessé deux autres policiers, dont l’un grièvement, ainsi qu’une touriste allemande, avant d’être abattu. Il était membre de la 32e compagnie de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris.

Il a été élevé, à titre posthume, au rang de capitaine et fait chevalier de la Légion d’honneur. Les deux gardiens de la paix blessés lors de l’attaque ont été nommés chevaliers de l’ordre national du Mérite.

Le chef de l’Etat a déjà rendu hommage dans cette cour de la préfecture à des policiers tués dans des attaques djihadistes. Le 13 janvier 2015, c’est là déjà qu’il avait salué devant leurs cercueils ceux qui sont « morts pour que nous puissions vivre libres » : Clarissa Jean-Philippe, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet, tombés sous les balles d’Amedy Coulibaly et des frères Chérif et Saïd Kouachi.

Mardi, pendant la cérémonie à la préfecture, des syndicats de police ont appelé leurs collègues à un rassemblement hommage sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, situé juste en face.