Laura Flessel, une escrimeuse de haut niveau au ministère des sports
Laura Flessel, une escrimeuse de haut niveau au ministère des sports
Par Adrien Pécout
La nomination de la championne d’escrime marque le retour d’un ministère de plein exercice consacré aux sports.
Laura Flessel, en mai 2012. | FRANCK FIFE / AFP
La « Guêpe » est de retour. Du temps où elle se distinguait sur les podiums d’escrime, Laura Flessel-Colovic avait hérité de ce surnom pour ses talents d’épéiste. A 45 ans, l’ancienne sportive a été nommée ministre des sports, mercredi 17 mai, dans le gouvernement d’Edouard Philippe. Cette nomination marque le retour d’un ministère de plein exercice consacré aux sports, alors que la question sportive avait été réduite au rang d’un secrétariat d’Etat durant le précédent quinquennat.
Même si elle avait signé un appel à voter Emmanuel Macron avant le second tour de la présidentielle, la Guadeloupéenne doit avant tout sa présence à ce poste à son passé de sportive de haut niveau. Porte-drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques 2012 de Londres, Laura Flessel avait quitté la scène en pleurs, sur une élimination peu glorieuse en 8e de finale. Une sortie de route qui n’enlève rien à son palmarès olympique : deux médailles d’or en épée individuelle et par équipe à Atlanta (1996), puis une d’argent (2004) et deux autres en bronze (2000 et 2004).
Suspendue pour dopage
Mariée à Denis Colovic, qu’elle a rencontré alors qu’il était journaliste au Progrès et qui a par la suite travaillé jusqu’en 2012 pour le site Internet de la Fédération française d’escrime, la sextuple championne du monde s’était également fait remarquer pour des raisons moins flatteuses. En 2002, deux jours avant les Mondiaux, la gauchère révélait d’elle-même avoir été contrôlée positive à un test antidopage. En cause, des cachets de coramine glucose, substance dopante proscrite par le Comité international olympique. L’escrimeuse avait plaidé son innocence, se disant « victime » de la médication dispensée par un kinésithérapeute vacataire.
Ce test avait valu trois mois de suspension à Laura Flessel, sans que l’affaire n’entrave sa carrière sportive. Ni sa reconversion dans le monde sportif : après sa retraite d’escrimeuse, la « Guêpe » a fait partie des personnalités investies dans la promotion de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024. L’un de ces premiers dossiers à négocier en tant que toute nouvelle ministre des sports. Tout comme celui, plus structurel, de la lutte contre le dopage.
Le 15 mai, deux jours avant sa nomination, Laura Flessel présentait sa première émission de télévision, « Ils font la France », un documentaire diffusé en deuxième partie de soirée sur la chaîne Numéro 23. Cette ex-présidente du Comité de lutte contre les discriminations dans le sport a consacré le premier volet à la question de l’homophobie. Les suivants, déjà enregistrés, seront donc diffusés pendant l’exercice de son ministère.
L'annonce du premier gouvernement d'Edouard Philippe
Durée : 03:21