Tati : les syndicats, reçus par la ministre du travail, demandent « l’aide » du gouvernement
Tati : les syndicats, reçus par la ministre du travail, demandent « l’aide » du gouvernement
Le Monde.fr avec AFP
La délégation intersyndicale CGT-CFDT-UNSA reçue lundi par Muriel Pénicaud a demandé au gouvernement de s’impliquer dans ce dossier qui concerne plus de 1 700 salariés.
Les manifestants étaient venus de différents magasins de région parisienne pour se rassembler à proximité du ministère du travail à Paris. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Plus d’une centaine de salariés de Tati et des autres enseignes d’Agora Distribution (groupe Eram), placé en redressement judiciaire, sont venus demander lundi 22 mai au gouvernement de s’impliquer dans ce dossier qui concerne plus de dix-sept cents salariés.
Une délégation intersyndicale CGT-CFDT-UNSA a été reçue au ministère du travail par la nouvelle ministre, Muriel Pénicaud. Celle-ci s’est « engagée à apporter toute l’aide du gouvernement » et « à contacter la direction du groupe Eram », a annoncé à la sortie de l’entrevue Mounir Bourhaba, l’avocat du comité d’entreprise d’une des trois sociétés d’Agora Distribution.
Dans le même temps, des manifestants étaient venus de différents magasins de la région parisienne pour se rassembler à proximité du ministère. « Eram, prends tes responsabilités », affichait une pancarte. Un rassemblement de quelques dizaines de personnes s’est aussi tenu devant le magasin Tati de Lyon.
La question du plan de sauvegarde de l’emploi
Pour l’heure, les deux principales offres de reprise, celle de Gifi et du consortium associant La Foir’Fouille, Centrakor, Stokomani et Maxi Bazar, portent respectivement sur 1 300 emplois directs et sur environ 1 150 salariés, contre 1 754 actuellement.
Les syndicats demandent que le groupe participe au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), qui concernera les salariés exclus des offres de reprise présentées, et qu’il s’engage sur des reclassements. S’agissant du PSE, « légalement Eram n’est pas obligé » d’y participer, aux termes de la loi Macron d’août 2015 qui a supprimé l’obligation pour les groupes de financer les PSE de leurs filiales en redressement judiciaire, a observé Me Bourhaba. Une situation unanimement dénoncée par les syndicats.
« Un groupe qui fait des bénéfices et se lave les mains du sort » des salariés de ses filiales, c’est une « opération absolument anormale », a aussi estimé la députée EELV de Paris et ancienne ministre, Cécile Duflot, venue apporter son soutien aux travailleurs, en soulignant la « responsabilité du gouvernement de laisser faire ou pas ce type de pratiques ».
Selon plusieurs membres de la délégation reçue, le ministère devrait prendre contact dès lundi après-midi avec le groupe Eram, mais aussi avec les repreneurs potentiels. « On est satisfait de ce qui a été dit, a déclaré Nicole Coger (CGT), mais maintenant on demande des faits, que ce soit gravé dans le marbre. » « Ça nous a rassurés, on y croit encore, on ne lâchera rien jusqu’au 29 mai », date de l’examen des offres de reprise par le tribunal de commerce de Bobigny , a renchéri Tahar Benslimani (CFDT).
Le ministère, qui se dit « conscient de la particularité du salariat » de Tati, avec des employés qui y ont fait toute leur carrière et beaucoup de femmes, a aussi proposé la mise en place à Pôle Emploi d’une « antenne dédiée au reclassement », a dit Céline Carlen (CGT).