Un convoi de motards, ainsi qu’un rassemblement, ont eu lieu devant la Manchester Arena, au square St Ann's, jeudi 25 mai. | Rui Vieira / AP

Le Royaume-Uni repart vendredi 26 mai en campagne électorale, pendant que la police poursuit son enquête sur le réseau djihadiste à l’origine de l’attentat de Manchester.

Huit personnes sont actuellement en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur cet attentat suicide revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), perpétré par un Britannique d’origine libyenne, Salman Abedi, 22 ans.

  • La campagne électorale repart

Suspendue depuis mardi, après l’attaque qui a fait 22 morts et 75 blessés, la campagne pour les élections législatives du 8 juin reprend au niveau national ce vendredi. La sécurité se trouve désormais au centre de la campagne électorale. Jeudi, la vice-présidente du parti europhobe Ukip, Suzanne Evans, a reproché à Mme May d’être « en partie responsable » de l’attentat en raison des coupes dans le budget de la police.

Le leader travailliste Jeremy Corbyn devrait de son côté souligner, lors d’un discours à Londres vendredi, qu’il était de la « responsabilité » des gouvernements de minimiser les risques d’attentats en donnant à la police les moyens nécessaires.

Selon un sondage de l’institut YouGov à paraître vendredi dans le Times, les conservateurs de Mme May seraient à 43% des intentions de vote contre 38% pour les travaillistes. La marge séparant les deux partis s’est considérablement réduite ces dernières semaines.

« Si la sécurité et le terrorisme deviennent de grands thèmes de la campagne, celle qui pourrait y gagner ne peut être que Theresa May », ancienne ministre de l’Intérieur, a toutefois souligné le professeur en sciences politiques Seven Fielding, de l’université de Nottingham. Mme May a convoqué ces élections anticipées dans le but d’en sortir renforcée en vue des négociations de sortie de l’Union européenne qui doivent s’ouvrir peu après le scrutin.

  • Lutte contre les extrémistes en ligne

Theresa May sera vendredi en Sicile au sommet du G7, où elle interviendra sur la lutte contre le terrorisme. Elle doit notamment exhorter les entreprises du web à s’impliquer davantage pour éliminer les contenus extrémistes en ligne.

Son déplacement a été raccourci compte tenu de la situation que traverse son pays et Mme May rentrera à Londres dès vendredi soir.

Le niveau d’alerte terroriste a été porté à son niveau maximal dans le pays après l’attentat revendiqué par l’EI, qui a annoncé d’autres attaques. Le groupe djihadiste, qui perd du terrain en Syrie et en Irak, a multiplié les attentats en Europe ces derniers mois.

  • L’enquête se poursuit

Sur le terrain, l’enquête sur le réseau djihadiste à l’origine de l’attentat se poursuit. Jeudi soir, la police à procédé à une nouvelle perquisition dans une maison à Wigan, petite localité située à l’ouest de Manchester, où un suspect avait été arrêté la veille.

La découverte d’« objets potentiellement suspects » a nécessité la mise en place d’un large cordon de sécurité et l’évacuation des habitations aux alentours. La police a ensuite procédé à des « explosions contrôlées ».

Les découvertes de la police commencent à lever le voile sur l’auteur de l’attentat, Salman Abedi, qui a baigné dans un contexte familial djihadiste et était animé d’un désir de « vengeance », selon ses proches. A Tripoli, le gouvernement d’union nationale (GNA) a affirmé « coopérer étroitement  »avec les autorités britanniques. Les services de sécurité libyens ont arrêté un frère et le père du kamikaze.

  • Visite de Rex Tillerson

Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson effectuera en milieu de journée une première visite de quelques heures à Londres pour marquer la solidarité de son pays avec les Britanniques. Le geste est censé apaiser les récentes tensions entre les deux alliés liées à des fuites dans les médias américains sur l’enquête de Manchester, qui ont considérablement irrité les dirigeants britanniques.

La première ministre a demandé au président américain Donald Trump que les informations sur l’enquête en cours restent « confidentielles », jeudi à Bruxelles au sommet de l’Otan. Donald Trump s’est engagé à poursuivre les responsables.