Cannes 2017 : « L’Usine de rien », un monde sans travail
Cannes 2017 : « L’Usine de rien », un monde sans travail
Par Jacques Mandelbaum
Le Portugais Pedro Pinho signe une chronique au long cours où s’entrechoquent le récit d’une occupation, l’ébauche romanesque, l’analyse marxiste, la comédie musicale.
Une usine délocalise, laissant les ouvriers sur le carreau. Occupant déjà quelques fictions et moults documentaires, le motif inspire au Portugais Pedro Pinho, pour son premier long-métrage de fiction, L’Usine de rien (A Fabrica de nada), une chronique au long cours où s’entrechoquent le récit d’une occupation, l’ébauche romanesque, l’analyse marxiste, la comédie musicale. Geste fort, qui multiplie les beaux emprunts, tant à Alain Guiraudie (Ce vieux rêve qui bouge) qu’à Miguel Gomes (Ce cher mois d’août), tant à Mariana Otero (Entre nos mains) qu’à Jean-Marie Straub (le récitatif, partout).
Œuvre de pensée, de mise en relation entre les registres, portant sur le travail et la désaffection, l’aliénation et l’émancipation, la redéfinition possible d’un monde où le travail aurait cessé d’exister, le film rencontre plus de difficultés à faire vivre, et par conséquent éprouver, le sortilège de la fiction.
Film portugais de Pedro Pinho avec José Smith Vargas, Carla Galvao, Njamy Sebastiao (2 h 57). Sur le Web : fr-fr.facebook.com/meteorefilms et www.quinzaine-realisateurs.com/qz_film/a-fabrica-de-nada