Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, participe au Conseil des ministres au Palais de l'Elysée à Paris, jeudi 18 mai 2017 - 2017©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

« Je ne veux pas croire que Donald Trump veuille engager son pays dans une telle impasse » en retirant les Etats-Unis de l’accord de Paris, a affirmé le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, dans un entretien publié samedi 27 mai sur le site du Parisien. « Je ne veux pas crier avant d’avoir mal mais si le président américain décidait de sortir de l’accord de Paris, ce serait un contresens tragique de l’histoire », a-t-il ajouté.

Pour la première fois de son histoire, l’unité du G7 s’est brisée samedi à Taormina (Sicile) sur la question cruciale du climat, face à un Donald Trump plus résolu que jamais à jouer sa partition. Ce dernier a affirmé qu’il prendra sa décision finale « la semaine prochaine ».

« Si Donald Trump décide de retirer son pays des accords de Paris sur le climat, cela provoquera une forte réaction de nombreux Etats américains, de villes et d’acteurs économiques qui sont engagés dans le développement des énergies renouvelables »

L’accord de Paris, conclu en novembre 2015, vise à contenir la hausse de la température mondiale sous la barre des 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Les Etats-Unis pourraient sortir purement et simplement de cet accord âprement négocié, ou rester mais annoncer une révision à la baisse de leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.

Une médiation pour Notre-Dame-des-Landes

Dans un autre entretien, paru le 28 mai dans le Journal du Dimanche, le ministre de la transition écologique et solidaire a promis de « remettre les choses à plat » concernant le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

« Nous allons remettre les choses à plat. Il y aura un temps six mois pour une médiation. Je suis intimement convaincu qu’il y a de possibles alternatives à Notre-Dame-des-Landes qui peuvent nous permettre, à tous, de sortir par le haut », affirme-t-il.

Interrogé pour savoir s’il quitterait le gouvernement en cas de construction de l’aéroport, Nicolas Hulot souligne ne pas être « dans la sommation ».

M. Hulot s’est également exprimé sur d’autres dossiers chauds pour son ministère. Il a assuré que la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) était acquise mais, souligne-t-il, « si on doit fermer des réacteurs et il faudra le faire , ce sera sur des critères sociaux et de sécurité ». Concernant le centre d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure (Meuse), le ministre souhaite « l’étudier d’avantage ».

Interrogé sur sa décision d’entrer au gouvernement après avoir décliné les propositions faites par trois présidents, M. Hulot entend faire « le pari de l’espoir » :

« En me nommant, le président de la République et le premier ministre n’ont pas choisi un magicien. J’hérite du ministère du temps long. Je veux convaincre que l’on peut faire de la contrainte écologique une magnifique opportunité »

« Etre ministre est aussi une façon d’aller au bout de mon engagement, de me dire que pour ce combat, qui est celui d’une vie, j’aurai tout essayé », dit l’ancien « envoyé spécial pour la planète » de François Hollande, qui promet d’être un « garde-fou intraitable » contre les pratiques « de grands semenciers ».