L’épidémie de choléra, qui sévit au Yémen depuis fin avril, a fait 789 morts et plus de 100 000 cas suspects dans ce pays en guerre, a annoncé jeudi 8 juin l’Organisation mondiale de la santé.

« A ce jour, 101 820 cas suspects de choléra et 789 décès ont été signalés dans 19 provinces » depuis l’apparition de la maladie, le 27 avril, a détaillé un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic. « Le Yémen est au bord du gouffre », a pour sa part déclaré le directeur d’Oxfam au Yémen, Sajjad Mohammed Sajid, cité dans le communiqué. Selon l’ONG, une personne décède chaque heure du choléra.

Si l’épidémie n’est pas endiguée, elle va « menacer la vie de milliers de personnes dans les prochains mois », estime Oxfam Yémen, qui appelle à un « cessez-le-feu immédiat » pour permettre aux travailleurs humanitaires d’intervenir.

L’épidémie se répand

Le choléra est une infection intestinale aiguë due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Dans ce pays pauvre de la Péninsule arabique, l’épidémie se répand rapidement. Les installations hospitalières et les conditions d’hygiène se sont profondément détériorées en raison de la guerre qui oppose depuis plus de deux ans rebelles et forces loyalistes, soutenues par une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite.

Le conflit au Yémen a fait plus de 8 000 morts et 45 000 blessés depuis deux ans, selon l’ONU. Fin mai, le médiateur de l’ONU avait annoncé devant le Conseil de sécurité qu’aucun progrès n’avait été obtenu pour relancer des négociations de paix ou obtenir un accord sur l’avenir du port de Hodeida (ouest), aux mains des rebelles et par lequel transite le gros des importations du Yémen.