La police de Seattle mise en cause après avoir abattu une femme noire enceinte
La police de Seattle mise en cause après avoir abattu une femme noire enceinte
Le Monde.fr avec AFP
Le département américain de la justice avait estimé en 2011 que la police de Seattle avait fait à plusieurs reprises un usage excessif de la force et avait nommé un rapporteur spécial pour surveiller la mise en place de réformes.
Veillée devant l’appartement de Charleena Lyles, à Seattle, le 18 juin. | Genna Martin / AP
La police de la ville de Seattle, dans l’Etat de Washington, est accusée de crime après après avoir abattu, dimanche 18 juin, Charleena Lyles, une femme noire enceinte armée d’un couteau qui avait appelé pour signaler un cambriolage.
Deux agents sont alors intervenus et « se sont retrouvés face à une femme de 30 ans armée d’un couteau. Les deux policiers ont alors tiré, touchant la femme », rapporte la police dans un communiqué publié quelques heures après l’incident.
Lorsque les pompiers sont arrivés peu après, ils ont déclaré la jeune femme morte, selon la police, qui note que « plusieurs enfants se trouvaient dans l’appartement au moment des tirs mais n’ont pas été blessés ».
D’après des membres de sa famille, cités par la presse locale, elle était mère de trois enfants et enceinte de trois mois, et souffrait de troubles mentaux.
Diffusion d’un enregistrement
Une enquête a été ouverte pour examiner le recours à la force par les deux agents, placés en congé administratif pour la durée de l’enquête, a précisé la police de Seattle. La police a diffusé un enregistrement audio de l’incident. On entend les agents demander s’ils peuvent entrer puis quelques instants après crier « Reculez ! Reculez ! » avant de tirer à plusieurs reprises.
Seattle Police Det. Mark Jamieson says a woman was shot multiple times by 2 responding officers to burglary call, k… https://t.co/Jxg798zXuM
— bettinahansen (@Bettina Hansen)
Le maire de Seattle, Ed Murray, a qualifié l’incident de « tragédie » et promis une « enquête complète », soulignant que les policiers de la ville étaient entraînés « aux techniques d’apaisement (…) pour faire face à de telles crises ».
Le département américain de la justice avait estimé en 2011 que la police de Seattle avait fait à plusieurs reprises un usage excessif de la force et avait nommé un rapporteur spécial pour surveiller la mise en place de réformes.